Le Kosovo: un mal de tête pour l'Europe (Expert)

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Le problème du Kosovo ne cesse pas d'hanter les Européens. D'une part, ils soutiennent les Etats-Unis, car ils craignent la guerre civile. L'Union européenne, qui s'élargit et resserre ses rangs, ne souhaite pas voir surgir en Europe l'épicentre d'un nouveau conflit armé.
MOSCOU, 16 juillet - RIA Novosti. Le problème du Kosovo ne cesse pas d'hanter les Européens. D'une part, ils soutiennent les Etats-Unis, car ils craignent la guerre civile. L'Union européenne, qui s'élargit et resserre ses rangs, ne souhaite pas voir surgir en Europe l'épicentre d'un nouveau conflit armé.

Mais d'autre part, les Européens se sentent en quelque sorte impuissants face à cette nation impulsive qui ne craint pas de faire la guerre. Aussi préfèrent-ils utiliser les Américains et l'OTAN en qualité d'instrument de pression. "Bruxelles a réellement l'intention d'offrir aux pays balkaniques un programme global de développement, programme qui aurait pour but de rattacher économiquement ces pays à l'UE et d'améliorer leur niveau économique pour ensuite les intégrer dans l'Union", a déclaré à "Expert" le directeur adjoint de l'Institut des Etats-Unis et du Canada, Viktor Kremeniouk.

Pour pouvoir lancer ce programme, l'Union européenne doit d'abord régler le problème du Kosovo. La seule voie permettant de le résoudre passe, à son avis, par l'octroi de l'indépendance à cette province. Bruxelles estime que dans le contexte de la croissance économique rapide des Etats balkaniques, l'accession du Kosovo à l'indépendance n'entraînera pas de conséquences négatives à long terme et qu'après l'adhésion de ces pays à l'UE, la haine ethnique entre les peuples de la région commencera peu à peu à disparaître.

Or, malgré cette vision optimiste des choses, les événements en matière d'octroi de l'indépendance au Kosovo risquent de prendre une tout autre tournure. Ainsi, il est à craindre que l'expansion démographique considérable des Albanais en Europe ne s'intensifie davantage. Dans le même temps, l'octroi de l'indépendance au Kosovo pourrait contribuer à la radicalisation de la Serbie. Le pouvoir à Belgrade regroupe non seulement des partisans de l'adhésion de la Serbie à l'UE (réunis autour du président Boris Tadic et le ministre de l'Economie Mladjan Dinkic), mais aussi ceux qui s'opposent au rapprochement avec l'UE, notamment le premier ministre Vojislav Kostunica. Au cas où le Kosovo se séparerait de la Serbie, cela ne tardera pas à renforcer considérablement ses positions, ainsi que les tendances nationalistes et antieuropéennes en général.

Un autre danger, c'est la criminalisation continue de l'économie kosovare. Aujourd'hui, les habitants de la province accusent la mission de l'ONU d'être responsable de la situation sociale et économique désastreuse au Kosovo, mais la véritable cause réside en ceci: depuis près de dix ans, l'économie kosovare n'existe que grâce à l'aide internationale, à la contrebande et aux fonds virés aux habitants du Kosovo par leurs parents travaillant à l'étranger. Selon les experts, 90% de l'héroïne consommée en Europe proviennent des Balkans. Le Kosovo joue un rôle central dans ce trafic. Tout porte à croire qu'après son accession à l'indépendance, cette province se transformera définitivement en un centre régional du crime organisé.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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