La Grande-Bretagne n'a pas sa propre Constitution, et elle ne respecte pas celle d'autrui (juriste russe)

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C'est parce que la Grande-Bretagne n'a pas sa propre Constitution qu'elle ne respecte pas celle des autres pays, estime un juriste émérite de Russie et coauteur de la Constitution russe, Sergueï Chakhraï.
MOSCOU, 17 juillet - RIA Novosti. C'est parce que la Grande-Bretagne n'a pas sa propre Constitution qu'elle ne respecte pas celle des autres pays, estime un juriste émérite de Russie et coauteur de la Constitution russe, Sergueï Chakhraï.

Le Royaume-Uni n'a pas de Constitution nationale. Son rôle est rempli par un ensemble d'actes parlementaires, usages constitutionnels et décisions judiciaires.

"Les Britanniques n'ont pas de Constitution dûment rédigée et adoptée. Et puisqu'il en est ainsi, ils n'ont pas de respect pour les Constitutions et les systèmes juridiques des autres pays", a répondu M. Chakhraï, directeur de recherches à l'Institut d'analyse systémique près la Cour des comptes de Russie, à la question de savoir ce qu'il pensait de la position du gouvernement britannique exigeant que la Russie modifie sa Constitution ou juge ses citoyens selon les lois du Royaume-Uni.

"Visée à l'article 61 de notre Constitution, la disposition interdisant l'extradition des citoyens russes est une norme que l'on trouve également dans les lois fondamentales de nombreux pays civilisés", a souligné M. Chakhraï.

Cette norme juridique part du concept de citoyenneté, concept qui ne reconnaît pas la double nationalité et qui implique, pour un pays, la nécessité de protéger les intérêts de ses citoyens non seulement sur son territoire national, mais aussi à l'étranger.

La partie britannique se réfère à un mémorandum sur l'extradition des auteurs d'infractions.

"L'article 15 de la Constitution russe consacre la suprématie des normes du droit international ratifiées par notre pays. L'exigence britannique ne tombe pas sous le coup de cette disposition", a fait remarquer le juriste russe.

En réponse au refus de la Russie d'extrader l'entrepreneur Andreï Lougovoï accusé par les autorités britanniques d'être impliqué dans le meurtre de l'ex-officier du FSB Alexandre Litvinenko, la Grande-Bretagne a décidé d'expulser quatre diplomates russes en poste à Londres et de suspendre les négociations avec la Russie sur l'assouplissement des modalités de délivrance des visas.

Le ministre britannique des Affaires étrangères, David Miliband, a déclaré que la Russie devait "chercher à respecter les normes juridiques et les obligations internationales".

Le chef du Foreign Office estime que pour pouvoir exercer une coopération plus efficace dans le domaine juridique, la Russie doit amender sa Constitution, notamment les dispositions relatives à l'extradition des personnes soupçonnées d'infractions.

Des parlementaires britanniques ont exigé qu'en cas de non-extradition, M. Lougovoï soit jugé en Russie d'après les lois du Royaume-Uni.

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