C'est une mesure "que nous avons été obligés de prendre dans les conditions de la guerre diplomatique engagée par la Grande-Bretagne", a-t-il déclaré jeudi à RIA Novosti.
Le député a rappelé que le Royaume-Uni ne s'était pas borné à expulser des diplomates russes, mais avait également décidé de geler ses négociations avec la Russie sur l'assouplissement des modalités de délivrance des visas.
"C'est la raison pour laquelle nous avons pris, nous aussi, des mesures tendant à durcir le régime des visas à l'encontre de Londres", a souligné M. Grichankov.
En outre, le parlementaire a qualifié de bien fondée la déclaration du ministère russe des Affaires étrangères qui, en réponse aux démarches de Londres, avait décidé de suspendre la coopération avec la Grande-Bretagne dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.
M. Grichankov a regretté que Londres ne souhaite pas "aller à la rencontre" de Moscou en matière de lutte contre le terrorisme. A preuve, le refus du Royaume-Uni de coopérer pleinement avec la Russie sur les dossiers de Boris Berezovski et d'Akhmed Zakaïev.
Ayant constaté que la Grande-Bretagne pratiquait le "double standard" dans cette question, le parlementaire a fait remarquer que le refus de coopérer avec la Russie était un obstacle sérieux à la répression du terrorisme, car les contacts de Berezovski et Zakaïev avec les séparatistes tchétchènes étaient bien connus.
M. Grichankov a qualifié d'inadmissibles les déclarations des autorités britanniques selon lesquelles la Russie devait modifier sa Constitution pour pouvoir coopérer d'une manière plus efficace avec les autres pays dans le domaine juridique.
Le parlementaire espère que ce refroidissement dans les relations russo-britanniques ne durera pas longtemps.
En réponse aux démarches de la Grande-Bretagne, la Russie expulsera quatre diplomates britanniques et suspendra la délivrance des visas aux responsables officiels britanniques, a annoncé jeudi le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Kamynine.
Lundi dernier, le chef du Foreign Office, David Miliband, avait déclaré que les autorités britanniques avaient décidé d'expulser quatre diplomates en poste à Londres et de geler les négociations avec la Russie sur l'assouplissement des modalités de délivrance des visas en signe de protestation contre le refus de Moscou d'extrader l'entrepreneur russe Andreï Lougovoï accusé par la Grande-Bretagne d'être impliqué dans le meurtre de l'ex-officier du FSB Alexandre Litvinenko.
Le Parquet général russe avait motivé son refus d'extrader M. Lougovoï par les dispositions de la Constitution de Russie interdisant l'extradition des citoyens russes vers les Etats étrangers et avait proposé de juger le suspect en Russie après la réception des pièces à conviction suffisantes.
Réfugié en Grande-Bretagne depuis 2000, l'ancien officier du Service fédéral de sécurité (FSB) Alexandre Litvinenko est décédé en novembre 2006. Selon la Health Protection Agency britannique, des traces de polonium-210, substance hautement radioactive, auraient été découvertes dans son corps, mais les autorités du Royaume-Uni n'ont toujours pas publié les résultats de l'autopsie.
