La Russie peut-elle déployer des armes nucléaires en Biélorussie? (Izvestia)

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MOSCOU, 28 août - RIA Novosti. L'ambassadeur de Russie à Minsk Alexandre Sourikov n'exclut pas le déploiement de nouveaux ouvrages militaires russes en Biélorussie, y compris de ceux "ayant un rapport aux armes nucléaires", en réponse à l'installation d'éléments du système américain de défense antimissile en Europe. Cette déclaration du diplomate russe a tourné au scandale: à Minsk, on parle d'ingérence dans les affaires intérieures d'un Etat souverain.

"Cela dépend du niveau de notre intégration politique, ainsi que des points de vue des experts, des diplomates et des militaires", a prudemment fait remarquer Alexandre Sourikov, ajoutant: Je pense aux ouvrages ayant un rapport aux armes nucléaires".

En fait, cette mention des armes nucléaires a, pour le moins, étonné experts et hommes politiques. En 1992, la Russie, les Etats-Unis, la Biélorussie, l'Ukraine et le Kazakhstan signèrent l'accord de Lisbonne, conformément auquel Minsk, Astana et Kiev proclamèrent leur territoire zone dénucléarisée et transmirent gratuitement à Moscou toutes les armes nucléaires qui se trouvaient sur leur territoire au moment de la désintégration de l'URSS. Après l'accord, la Russie signa un protocole selon lequel ces armes se trouveraient désormais sur son territoire. La réunion hypothétique de la Russie et de la Biélorussie au sein d'un Etat d'Union ne changerait en rien la situation. Aux termes du document signé, Minsk sera toujours considéré comme un sujet souverain du droit international, disons, tant que la Biélorussie ne fera pas partie de la Russie. Mais il n'est bien sûr pas question de cela.

En ce moment, deux ouvrages militaires stratégiques russes se trouvent sur le territoire de la Biélorussie: une station radar (près de Baranovitchi) et un centre de télécommunications de la marine russe dans le district de Vileïka. Un aérodrome intermédiaire d'appui pour l'aviation stratégique se trouve également dans les environs de Baranovitchi. Au cours des guerres "du gaz" et "des tarifs" avec Moscou, Minsk a maintes fois essayé de faire chanter son voisin en lui rappelant la présence de ces ouvrages.

"Je ne vois pas la nécessité militaire de déployer des armes ou des ouvrages nucléaires en Biélorussie", a déclaré Viktor Essine, ancien chef d'état-major des troupes de missiles stratégiques, commentant les paroles de l'ambassadeur. Nous avons la région de Kaliningrad où nous pouvons déployer n'importe quoi sans enfreindre aucun accord international.

Selon les experts, pour un missile balistique intercontinental, le lieu où il est stationné n'a pas d'importance. Avec une portée de plus de 10.000 km à partir du territoire de la Russie, un adversaire potentiel peut être frappé n'importe où.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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