Turquie-UE: l'intrigue se complique (Vremia Novosteï / Radio Maïak / Rossiiskaïa Gazeta)

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MOSCOU, 29 août - RIA Novosti. Au grand dam de l'opposition et des hauts gradés de l'armée, qui se veulent les seuls défenseurs de la laïcité, le parlement turc a élu à la présidence le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Abdullah Gül, dont la candidature avait été proposée par le Parti de la justice et du développement (AKP).

Abdullah Gül aura du mal à assumer ses nouvelles fonctions, estime le rédacteur en chef de la revue Russia in Global Affairs, Fedor Loukianov.

"L'élection du nouveau président vient compliquer l'intrigue liée aux aspirations de la Turquie à entrer dans l'Union européenne, explique-t-il. L'une des conditions avancées par Bruxelles était de diminuer le rôle de l'armée dans la politique turque. Dans le même temps, les militaires sont gardiens de la laïcité, également prônée par l'Union européenne. Je pense que les Européens chercheront à exploiter ces problèmes pour montrer que la Turquie n'est pas prête à l'adhésion.

Si les Européens rejettent les aspirations turques, on voit mal de quel côté s'orientera l'élite turque. La Turquie, Etat clé de l'Asie mineure, se trouvera alors à la croisée des chemins, et beaucoup, non seulement le sort de la nation turque, dépendra du sens dans lequel penchera le balancier politique dans ce pays".

Selon des analystes cités par Rossiiskaïa Gazeta, tout porte à croire que les militaires choisiront pour un temps l'attentisme. Et la situation dans le pays évoluera selon que le nouveau chef de l'Etat saura ou non transformer ses paroles en actes. L'opposition laïque, représentée essentiellement par le Parti républicain du peuple (CHP) fondé par Atatürk, redoute que la rhétorique démocratique des dirigeants de l'AKP, notamment du premier ministre Recep Tayyip Erdogan et du nouveau président Abdullah Gül, ne cache des intentions secrètes consistant à islamiser la société turque.

"En tant que leader d'un parti islamique, Erdogan risque beaucoup. Avec Gül, il fait redoubler les craintes ressenties par les militaires. Mais pour lui le jeu en vaudra la chandelle, si ces derniers renoncent à faire preuve de détermination, et il bénéficiera alors de la totalité du pouvoir", a estimé Gueorgui Mirski, chercheur à l'Institut d'économie mondiale et de relations internationales (Académie russe des sciences), interrogé par Vremia Novosteï. "La question est de savoir comment le premier ministre a l'intention d'exploiter son pouvoir. La Turquie a intérêt à rejoindre l'Union européenne, et les forces kémalistes sont influentes au point que les islamistes radicaux n'ont pratiquement rien à espérer", a-t-il ajouté.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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