Turquie: l'élection du nouveau président compliquerait l'adhésion à l'Union européenne (sénateur russe)

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MOSCOU, 29 août - RIA Novosti. L'élection d'Abdullah Gül président de la Turquie peut compliquer l'adhésion de ce pays à l'Union européenne, a supposé mercredi le président du Comité pour les affaires internationales du Conseil de la Fédération (Chambre haute du parlement russe), Mikhaïl Marguelov.

Mikhaïl Marguelov est, en outre, président du Conseil de la société de solidarité et de coopération des peuples d'Asie et d'Afrique.

"Il est peu probable que la politique du nouveau président turc soit approuvée en Europe", a estimé le sénateur russe dans une interview à RIA Novosti.

Rappelant que c'est justement la laïcité qui constitue l'un des critères majeurs, appliqués à tout Etat musulman désireux d'adhérer à l'UE, Mikhaïl Marguelov a noté que l'Europe était prête au dialogue. "Quoi qu'il en soit, on verra à quel point le nouveau président de la Turquie est prêt à un tel dialogue", a poursuivi le sénateur.

Pour ce qui est de la situation à l'intérieur même de la Turquie, l'élection d'un nouveau chef d'Etat n'y changera sans doute rien, a repris Mikhaïl Marguelov. Et il est aussi peu probable que cela se répercute sur sa politique pro-européenne, a-t-il ajouté. "Il est évident que le fait même que les deux postes clés en Turquie - ceux de premier ministre et de président - sont occupés par des islamistes modérés témoigne d'un certain recul de la société vers des valeurs traditionnelles plus conservatrices", a déclaré le président du Comité pour les affaires internationales de la Chambre haute du parlement russe. Dans le même temps, a-t-il dit, l'islamisme turc modéré tient "plus du nationalisme que de l'islamisation de toutes les sphères de la vie.

Supposant que le peuple de la Turquie essaie tout simplement de retrouver ses origines historiques, le sénateur a fait remarquer que de tels phénomènes accompagnent souvent les processus de démocratisation planifiée de la société. Il suffit de se souvenir d'un brusque regain d'intérêt à l'Eglise orthodoxe russe, à l'identité nationale et aux traditions qu'on observait en Russie au début des années 1990, a relevé Mikhaïl Marguelov.

"Je suis certain que la Turquie restera un Etat laïque démocratique et ce, d'autant plus que l'armée turque est toujours intervenue en garant de la laïcité dans le pays", a conclu le parlementaire russe.

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