"Il y a trop de vague autour de cette conférence, car on ignore toujours son ordre du jour, ses objectifs et les parties qui y participeront. Je suis certain que pas un seul pays arabe ne participera à une telle conférence", a notamment estimé le secrétaire général de la Ligue arabe à l'issue de son entretien au Caire avec le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, rapporte l'agence d'information égyptienne MENA.
Selon le président américain George W. Bush, qui a proposé de tenir la conférence de paix internationale sur le Proche-Orient aux Etats-Unis, des officiels d'Israël, de la Palestine et de plusieurs autres pays de la région doivent y discuter des problèmes entravant la reprise des négociations de paix et la création d'un Etat palestinien.
Quoi qu'il en soit, Amr Moussa a réaffirmé que les pays arabes étaient très préoccupés par la nécessite de la reprise du processus de paix au Proche-Orient.
"L'idée du président des Etats-Unis de convoquer une conférence internationale a toute une série d'aspects très positifs, mais tous ses participants doivent en connaître les objectifs, autrement ce ne serait de nouveau qu'une perte de temps parfaitement inutile", a souligné le secrétaire général de la Ligue arabe.
Cela dit, Amr Moussa a exprimé sa perplexité face au fait qu'Israël poursuit toujours la construction de colonies de peuplement juives dans les territoires palestiniens et continue à violer les droits des Palestiniens, tout en parlant de la paix et de la tenue d'une conférence internationale sur le Proche-Orient.
Le secrétaire général a exhorté la communauté internationale à se saisir enfin de ces problèmes et à adopter des décisions susceptibles de couper court à de tels actes avant même la tenue d'une conférence internationale sur le règlement au Proche-Orient.
Auparavant, lors d'une réunion extraordinaire du Conseil de la Ligue arabe au niveau des ministres des Affaires étrangères, les pays arabes ont approuvé l'initiative du président des Etats-Unis, George W. Bush, sur la convocation d'une conférence internationale sur le règlement au Proche-Orient, prévue pour novembre prochain. Quoi qu'il en soit, les leaders de bien des pays arabes ont exprimé leur préoccupation face à l'incertitude des projets américains, ainsi que par l'absence d'un programme net de la conférence et de la liste de ses participants.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères Saoud al-Fayçal a notamment déclaré mercredi dernier qu'il "doutait" de la participation de son pays à la conférence internationale sur le Proche-Orient si celle-ci n'était pas préparée comme il se devait.