Renseignement: la Maison Blanche resserre la vis (RBC Daily)

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MOSCOU, 19 septembre - RIA Novosti. Le directeur des services de renseignement américains Mike McConnell a déclaré mardi devant le Congrès que la Russie et la Chine avaient intensifié leurs activités d'espionnage aux Etats-Unis, retrouvant un niveau équivalent à celui de la guerre froide. En brandissant cet argument, le patron de l'US National Intelligence, qui coordonne les activités des seize services de renseignement américains, poste qui lui a valu le surnom de "roi du renseignement", a tenté de convaincre les détracteurs des dispositions les plus controversées du Protect America Act adopté en août dernier.

Il y a un mois, le Congrès a amendé le Foreign Intelligence Surveillance Act de 1978 en autorisant les services secrets à réaliser des écoutes téléphoniques et à contrôler le courrier électronique des personnes résidant hors des Etats-Unis et utilisant les télécommunications américaines, même si l'un des interlocuteurs est de nationalité américaine. Pressés de partir en vacances, les parlementaires ont rapidement adopté la nouvelle loi. Aujourd'hui, ils ont toutes les raisons de mettre en doute la légitimité des procédés en question.

Sous les pressions de l'opinion publique, le Congrès est prêt à faire marche arrière et à réviser la loi pour que toute démarche des services secrets en matière d'écoutes téléphoniques nécessite l'autorisation spéciale d'une commission ad hoc ou d'un tribunal. Toutefois, le "roi du renseignement" s'est bien préparé au débat, et les experts estiment peu probable que la loi soit supprimée ou sérieusement modifiée. M. McConnell n'a pas l'intention de s'arrêter là et cherche à obtenir une extension des compétences de la totalité des seize services du renseignement américain. Il souhaite, par exemple, remettre en cause la notion de "renseignement électronique" pour échapper à tout contrôle de la part des instances judiciaires. "La tendance à l'extension des compétences des services secrets est observée à travers le monde, et les Etats-Unis ne font pas exception. En outre, il ne faut pas oublier que l'extension des compétences passe par des financements supplémentaires", a estimé Alexeï Malachenko, expert au Centre Carnegie de Moscou, interrogé par RBC Daily.

M. McConnell se définit comme un directeur "apolitique" des services secrets américains. En réalité, il est un farouche partisan de la politique menée par l'administration républicaine. "Les Etats-Unis sont en état de guerre. Les démocrates ont rejoint les républicains pour signer le Patriot Act et approuver toute une série d'autres mesures proposées par l'administration. Naturellement, c'est la Maison Blanche qui est derrière toutes les exigences de M. McConnell qui ne cesse de qualifier les lois américaines sur le renseignement d'insuffisamment rigides. Tout porte à croire que cette tendance se maintiendra à l'avenir", explique John Owens, chercheur à l'université de Westminster.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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