Nouvel incident abkhazo-géorgien: Soukhoumi compte saisir le Conseil de sécurité de l'ONU

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La république autoproclamée d'Abkhazie a annoncé lundi son intention de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU après un incident armé dans la zone du conflit abkhazo-géorgien qui a coûté la vie à deux militaires abkhazes.
MOSCOU, 24 septembre - RIA Novosti. La république autoproclamée d'Abkhazie a annoncé lundi son intention de saisir le Conseil de sécurité de l'ONU après un incident armé dans la zone du conflit abkhazo-géorgien qui a coûté la vie à deux militaires abkhazes.

"Nous insisterons pour que l'incident du 20 septembre soit examiné au Conseil de sécurité de l'ONU afin que la communauté internationale sanctionne la Géorgie pour cet acte d'agression", a déclaré le ministre abkhaze des Affaires étrangères, Sergueï Chamba, interrogé au téléphone par RIA Novosti.

Deux militaires abkhazes ont été tués le 20 septembre dernier. Selon Tbilissi, un groupe de subversion abkhaze a été neutralisé dans la haute vallée de la Kodori contrôlée par la Géorgie: deux assaillants ont été tués dans des échanges de tir et sept personnes interpellées. Selon Soukhoumi, des militaires géorgiens ont attaqué jeudi dernier un poste de contrôle frontalier abkhaze tuant deux garde-frontières, en blessant deux et capturant sept autres personnes.

Selon M. Chamba, la Force collective de maintien de la paix de la CEI (FCMP) et la Mission d'observation des Nations unies en Géorgie (MONUG) poursuivent une enquête conjointe afin de faire toute la lumière sur cet incident.

"A l'issue de cette enquête, nous exigerons des mesures pratiques. Il est tout à fait évident qu'il s'agit d'une violation flagrante de tous les accords. C'était une action criminelle. Il faut non seulement qu'on nous rende les otages, mais aussi que les assassins de nos hommes portent une responsabilité pénale", a affirmé le ministre abkhaze.

Les sept militaires abkhazes ont écopé de deux mois de détention provisoire, l'un d'entre eux a reçu des blessures légères. Tous risquent une peine de 20 ans de prison. "Mais la Géorgie sera forcée de nous les livrer, nous en sommes convaincus", a estimé M. Chamba.

Le ministère géorgien de l'Intérieur a annoncé l'arrestation, le 20 septembre, de sept militaires abkhazes en Haute-Abkhazie, nom géorgien de la haute vallée de la Kodori contrôlée par Tbilissi et dont Soukhoumi réclame la restitution. Selon Tbilissi, un groupe de subversion se trouvait en Haute-Abkhazie depuis le 15 septembre et envisageait de faire sauter une route automobile en chantier menant dans la vallée. Le président Mikhaïl Saakachvili devait inaugurer la route le 27 septembre. La police géorgienne a par ailleurs affirmé avoir établi, à la suite d'interrogatoires, que tous les interpellés étaient des agents des services de sécurité abkhazes.

Une patrouille effectuée conjointement par la FCMP et la MONUG a confirmé que l'affrontement armé avait eu lieu en Abkhazie, à 700 m de la frontière administrative abkhazo-géorgienne, a déclaré lundi à RIA Novosti le chef de la FCMP, Sergueï Tchaban.

Cette déclaration a contredit les affirmations de Tbilissi selon lesquelles un groupe de subversion abkhaze aurait été éliminé dans la haute vallée de la Kodori contrôlée par la Géorgie.

Les républiques sécessionnistes d'Abkhazie (nord-ouest), d'Adjarie (sud-ouest) et d'Ossétie du Sud (nord) ont proclamé leur indépendance après la chute de l'URSS, mais seule l'Adjarie est rentrée dans le giron géorgien. Des affrontements meurtriers opposant Abkhazes et Sud-Ossètes à la Géorgie à partir de 1992 n'ont cessé qu'après l'intervention d'une force internationale de maintien de la paix. Elu en 2004, le président Mikhaïl Saakachvili a promis de rétablir l'autorité de Tbilissi sur les régions séparatistes.

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