Selon le major Allen Herritage, porte-parole du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (NORAD), les bombardiers russes ont réalisé l'été dernier au moins sept vols d'entraînement dans la zone tampon jouxtant l'espace aérien américain.
Il affirme que les chasseurs canadiens et américains ont systématiquement été mis en alerte afin d'escorter les bombardiers russes pendant leurs vols d'entraînement.
Le dernier incident en date impliquant des bombardiers russes à proximité de la frontière américano-canadienne remonte au 19 septembre et a eu lieu près des côtes du Canada, lit-on dans le communiqué.
Selon des représentants du NORAD, des bombardiers russes Tu-95 ont ces derniers temps effectué au moins cinq vols d'entraînement à proximité des îles Aléoutiennes.
"Auparavant, les Russes effectuaient parfois des vols d'entraînement similaires, mais pas avec une telle fréquence. De tels vols étaient une pratique courante pendant la guerre froide. Actuellement, ceux-ci ne présentent pas une menace réelle pour la sécurité aérospatiale des Etats-Unis", a déclaré M. Herritage.
Cependant, le NORAD s'inquiète de la multiplication des vols de bombardiers russes près des territoires frontaliers des Etats-Unis, notamment au dessus de l'Alaska, interprétés comme une démonstration de la capacité de l'aviation russe à mener des frappes aériennes à grande distance.
Plusieurs spécialistes américains considèrent que de telles opérations reflètent non seulement la volonté de Moscou de montrer son potentiel à Washington, mais expriment en outre l'inquiétude de la Russie à l'égard du projet de déploiement du bouclier antimissile américain (ABM) en Europe orientale.
Des représentants des autorités russes ont à plusieurs reprises déclaré que de tels vols d'entraînement étaient sans relation avec la situation politique. Ils ont fait savoir que les vols de bombardiers dans l'espace aérien international étaient programmés au minimum six mois à l'avance et que les pays intéressés étaient avertis de telles opérations.
