La réunification des deux Corées bute sur un problème... linguistique (Rossiiskaïa Gazeta)

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MOSCOU, 4 octobre - RIA Novosti. Le 2e sommet intercoréen qui vient de s'achever à Pyongyang a permis d'évoquer, entre autres, l'hypothétique réunification des deux Corées. Mais un problème inattendu, d'ordre linguistique, pourrait empêcher la nation coréenne de construire un avenir commun.

Des différences linguistiques entre le Nord et le Sud sont observées depuis longtemps. En Corée du Sud, la présence américaine a provoqué un enrichissement lexical significatif, tandis que la Chine et l'URSS ont imprégné le vocabulaire des Nord-Coréens, bien que l'influence du russe n'ait touché que la terminologie communiste.

"La dislocation de la langue coréenne en nord-coréen et sud-coréen est un problème très sérieux qui remonte très loin dans l'histoire", explique Valentina Dmitrieva, une chercheuse russe qui étudie le coréen depuis une cinquantaine d'années. "Les Coréens eux-mêmes reconnaissent le problème, mais évitent de l'afficher. Le débat se limite essentiellement aux milieux scientifiques du Sud et du Nord", raconte-t-elle.

Un de ces forums restreints a permis d'apprendre qu'environ 50.000 différences lexicales entre le Nord et le Sud étaient apparues depuis le schisme, soit un millier tous les ans. L'étude de la grammaire a montré que sur les 308 modèles grammaticaux, seuls 42 restaient communs au Nord et au Sud.

L'incompréhension est visible dans la vie quotidienne, mais aussi lors des négociations officielles entre les deux pays. En août 2003, lors d'un des nombreux rounds des négociations à six, aucun interprète, excepté un Russe, n'a pu donner la traduction exacte des propos formulés par les Nord-Coréens.

Les responsables politiques des deux Corées ont également contribué à créer un clivage linguistique. Afin de se différencier, les dirigeants nord-coréens et sud-coréens ont eux-mêmes initié une campagne visant à changer certains mots.

Un événement significatif s'est produit en Corée du Sud peu avant le 2e sommet de Pyongyang: on a pour la première fois autorisé à utiliser la lettre R au début des noms coréens. Jusque-là on omettait cette lettre, largement utilisée dans le Nord, ou on la remplaçait par un N. La nouvelle règle s'applique également au nom du président sud-coréen que l'on peut désormais prononcer à la nord-coréenne, Roh Moo-hyun.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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