Présentée lundi par le cabinet des ministres, la demande d'autorisation a été soutenue par la majorité absolue des parlementaires turcs: 502 sur les 527 ayant participé au vote. Seuls 19 députés représentant une formation pro-kurde, le Parti de la société démocratique (DTP), ont voté contre.
"La décision positive du parlement ne signifie pas que l'opération transfrontalière sera lancée immédiatement", avait déclaré la veille le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
Elle "aura lieu à un moment où cela sera nécessaire", a-t-il affirmé mercredi.
La situation autour de l'éventuelle opération militaire turque a été examinée mercredi par le président irakien Tarek al-Hachémi, en visite à Ankara. Il s'est dit satisfait des résultats des négociations, sans toutefois préciser quelles ententes avaient été conclues.
Selon la chaîne de télévision CNN-Turk, le premier ministre irakien Nouri al-Maliki a proposé à Ankara de lancer en commun une opération contre les combattants du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).
"Si besoin est, nous pourrions engager une opération conjointe", rapporte la chaîne, citant une conversation téléphonique entre les chefs des gouvernements turc et irakien.
De son côté, le président syrien Bachar al-Assad a lui aussi soutenu la Turquie dans sa lutte contre les séparatistes du PKK.
"La Syrie soutiendra sans réserve les décisions qui seront prises par la Turquie dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Ce sont les forces d'occupation qui représentent la source principale du terrorisme en Irak", a déclaré le président syrien lors de sa rencontre à Ankara avec son homologue turc Abdullah Gül.
Selon les médias locaux, l'armée turque déploie une activité intense dans les régions frontalières de l'Iran.
Ainsi, les forces spéciales appuyées par des hélicoptères sont en train de ratisser le terrain, tandis que l'aviation porte des coups contre les zones de concentration des combattants kurdes, rapporte la chaîne de télévision NTV.
Depuis 1984, le Parti des travailleurs du Kurdistan lutte les armes à la main pour l'indépendance des kurdes. Ce conflit a déjà fait près de 40.000 morts.
