ANKARA, 22 octobre - RIA Novosti. Ankara prendra toutes les mesures prévues par le droit international afin de lutter contre les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), a annoncé le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
"Quel que soit le prix à payer, nous le paierons", a fait savoir dimanche le premier ministre aux journalistes au terme d'une réunion extraordinaire du Conseil supérieur turc de lutte contre le terrorisme destinée à examiner les mesures d'urgence pour faire face au PKK, après la rapide dégradation de la situation dans le sud-est du pays.
"La Turquie respecte l'intégrité territoriale de l'Irak mais ne permettra pas aux terroristes de se cacher sur son territoire. La défense de l'unité et du peuple turcs justifie le recours à toutes les mesures nécessaires", lit-on dans une déclaration destinée à la presse diffusée au terme de la réunion.
"Nous sommes fermement décidés. Que personne n'en doute", a martelé M. Erdogan.
Le premier ministre turc a déclaré s'être entretenu dimanche par téléphone avec la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice. Selon M. Erdogan, celle-ci a prié les autorités turques de s'abstenir pendant quelques jours de lancer des actions décisives, faisant allusion à une éventuelle opération militaire dans le nord de l'Irak.
M. Erdogan a en outre indiqué que les autorités turques n'avaient pas l'intention de décréter l'état d'urgence dans le sud-est du pays.
Dans la nuit de samedi à dimanche, dans la zone frontalière d'Hakkari, des combattants kurdes ont mené la plus importante attaque contre l'armée turque de ces dernières années. 12 militaires ont été tués et 16 ont été blessés dans l'explosion d'un pont miné lors du passage d'un convoi militaire.
Les divisions déployées dans la région ont entamé en réponse une opération de grande envergure contre les séparatistes, au cours de laquelle 32 combattants kurdes ont été tués, selon des informations provenant de l'état-major turc.
"Nous menons des frappes contre 63 cibles", a indiqué l'état-major, cité par la chaîne de télévision turque NTV, qui ajoute que l'artillerie mène des frappes massives sur les points de la frontière avec l'Irak où sont regroupés les combattants kurdes.
Les médias turcs ont en outre annoncé que les combattants kurdes avaient pris en otage entre huit et dix soldats. Cette information a été diffusée depuis la Belgique par l'agence de presse turque Euphrate, considérée comme le porte-voix du PKK.
La semaine dernière, le parlement turc a donné son aval au gouvernement afin de réaliser une opération transfrontalière dans le nord de l'Irak.
Selon les informations de l'armée turque, près de 3.500 rebelles seraient actuellement réfugiés dans le nord de l'Irak.
Le PKK, reconnu organisation terroriste par l'ONU et l'UE, lutte les armes à la main pour l'indépendance des Kurdes dans le sud-est de la Turquie. Ce conflit a déjà coûté la vie à environ 40.000 personnes.
Ankara refuse toute négociation avec le PKK et est déterminé à recourir à la force.
