Kouriles du Sud: Tokyo prêt à un compromis avec Moscou? (Kommersant)

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MOSCOU, 24 octobre - RIA Novosti. Lors de la courte visite à Tokyo du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, les dirigeants japonais ont peu fait pression sur leur hôte quant au problème territorial autour des îles Kouriles du Sud, note mercredi le quotidien Kommersant.

Qui plus est, des rumeurs courent selon lesquelles les Japonais tâteraient le terrain en vue de trouver un éventuel compromis sur ce sujet pour la période "après Poutine".

Les Japonais ont fait remarquer que les dirigeants russes s'étaient plusieurs fois déclarés prêts à mener des discussions sur les îles et ce, même après l'élection présidentielle de 2008. Des experts à Tokyo ont tout de suite établi un lien entre ces déclarations et les assertions qui se font entendre selon lesquelles Vladimir Poutine garderait les leviers du pouvoir après avoir quitté son poste de président.

Un spécialiste de la Russie bien connu au Japon est convaincu que Vladimir Poutine deviendra un "Deng Xiaoping russe" et réglera sans faute le problème territorial.

A en croire des sources dignes de confiance, Tokyo a proposé officieusement à la Russie une variante hasardeuse (selon le Japon) de résolution de ce problème. Il s'agit de reprendre la déclaration conjointe de 1956 dans laquelle Nikita Khrouchtchev (numéro un soviétique de l'époque - ndlr.) promettait de transmettre au Japon une partie mineure des Kouriles du Sud (à savoir l'île de Shikotan et les îles inhabitées des Habomai) en signe de bonne volonté, après la signature du traité de paix.

Vladimir Poutine avait proposé il y a quelques années de mener des négociations sur la base de ce même document, mais Tokyo avait alors préféré ne pas y prêter attention et insister sur la transmission de la totalité des îles Kouriles du Sud.

A l'heure actuelle, les Japonais proposeraient de signer le traité de paix, de leur transmettre l'île de Shikotan et les Habomai et d'inscrire dans le traité le caractère contestable des îles conservées par la Russie, à savoir de Kunashir et d'Iturup, les plus peuplées et économiquement développées. Moscou devrait alors accepter que les négociations sur leur statut se poursuivent après la signature du traité de paix.

En attendant, selon des sources au Japon, il ne s'agit que d'un "tâtonnement du terrain", et rien ne laisse prévoir que Tokyo fera bientôt à Moscou une proposition officielle à ce sujet.

Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Alexandre Lossioukov, qui accompagnait Sergueï Lavrov dans son voyage à Tokyo, a déclaré ne rien savoir sur l'initiative japonaise.

Quoi qu'il en soit, il est clair que mener des discussions réelles à propos d'un compromis sur les îles Kouriles est pour l'instant impossible: non seulement parce que la Russie traverse une période électorale mais aussi parce que rien n'oblige Moscou à faire des concessions concernant ces territoires.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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