"La situation militaire et politique européenne a changé. Le traité FCE, qui n'a pas connu d'évolution réelle, ne correspond plus à la réalité. Cela ne nous laisse pas d'autre choix que la suspension de notre participation au traité à compter du 13 décembre prochain", a indiqué M. Lavrov à Madrid au cours d'une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).
"La Russie a prouvé son attachement aux instruments de contrôle des armements en Europe en ratifiant le FCE adapté. Nous restons ouverts au dialogue et à la recherche d'une solution commune visant à garantir au plus vite son entrée en vigueur. La Russie souhaite rétablir les mécanismes de contrôle européens sur les armements conventionnels dans leur ensemble", a poursuivi M. Lavrov.
M. Lavrov a cependant rappelé que les "partenaires occidentaux de l'OTAN avaient, en 2001, instauré un moratoire de fait sur le traité FCE adapté".
"Bien que la Russie ait rempli toutes les obligations prévues par le traité adapté d'Istanbul, ils (les partenaires occidentaux - ndlr) ont soumis la ratification du traité adapté à des conditions n'ayant aucun rapport avec le FCE", a-t-il annoncé.
"Le traité initial, ratifié en 1990, était, de l'avis de tous, déjà désuet au milieu des années 90. Cela sous-entend que nous vivons depuis 2001 dans une situation de flou juridique", a-t-il conclu.
Le traité FCE a été signé à Paris en 1990. Il établit des limites vérifiables pour les troupes, les systèmes d'armement et le matériel de guerre sur le continent européen.
Une version adaptée du FCE, prenant en compte les nouvelles réalités, a été signée en 1999 lors du sommet de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) à Istanbul. Seuls quatre pays - la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan et l'Ukraine - ont ratifié le FCE adapté.