Renoncer à la dictature du pétrole au nom de la sécurité énergétique (expert)

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La sécurité énergétique mondiale implique que le pétrole perde son statut de ressource stratégique, estime Gal Luft, expert et directeur de l'Institut américain d'analyse pour la sécurité globale.
LONDRES, 31 janvier - RIA Novosti. La sécurité énergétique mondiale implique que le pétrole perde son statut de ressource stratégique, estime Gal Luft, expert et directeur de l'Institut américain d'analyse pour la sécurité globale.

"Le pétrole doit cesser d'être une ressource stratégique déterminant la structure de l'économie mondiale, et devenir une ressource naturelle parmi les autres", a-t-il indiqué mercredi au cours d'une conférence prononcée devant le parlement britannique.

M. Luft a pris l'exemple du sel, qui jadis constituait une ressource stratégique en raison de son importance pour la conservation des aliments, la production d'argent et d'autres sphères vitales, et qui est désormais devenu un produit de consommation courante.

"Pourquoi les Etats-Unis et l'Europe ne produisent-ils que des automobiles fonctionnant au carburant hydrocarboné?", a interrogé l'expert, avant de prendre l'exemple du Brésil, où presque 80% des automobiles fonctionnent grâce à d'autres types de carburant.

"Nous devons fabriquer des automobiles permettant aux propriétaires de choisir entre l'essence, et des hydrocarbures tels que l'éthane, le méthane et le butane", a-t-il affirmé.

M. Luft a rappelé que ces hydrocarbures pouvaient être produits à base de déchets végétaux, de canne à sucre et d'autres produits agricoles, cultivés dans de nombreux pays chauds, ce qui a également l'avantage de contribuer à la lutte contre les émissions de gaz carbonique.

"Certains pays d'Asie, d'Amérique latine et d'Afrique sont prêts à participer à un tel projet. Tout est en place afin de permettre à l'Occident de réorienter sa politique énergétique en délaissant le Moyen-Orient et la Russie au profit des économies émergentes", a-t-il fait remarquer.

Selon lui, une telle démarche pourrait devenir l'un des principaux axes de la politique étrangère des pays occidentaux, en permettant d'améliorer le niveau de vie des pays émergents et d'en faire des maillons stratégiques du système de sécurité énergétique à long terme.

M. Luft a en outre affirmé que les compagnies pétrolières européennes et américaines ne seraient pas affectées par cette nouvelle orientation, celles-ci ne contrôlant que 8% des ressources mondiales.

"La plupart des ressources pétrolières sont concentrées entre les mains de pays tels que l'Arabie saoudite, l'Iran, l'Irak, le Venezuela et la Russie, où elles sont nationalisées et sont placées sous le contrôle de l'Etat. Les gouvernements de ces pays ne souhaitent pas uniquement faire du profit, ils ont également en tête des intérêts géopolitiques et idéologiques", a souligné l'expert.

Selon lui, le prix du pétrole restera élevé à l'avenir, car les pays de l'OPEP ne souhaitent pas augmenter la production, et amassent les fortunes colossales en profitant de la conjoncture du marché pétrolier.

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