"Ce scénario donnerait à Moscou le droit moral de reconnaître l'indépendance des formations postsoviétiques", a indiqué l'expert du dossier kosovar, le professeur Carnogurski commentant la proclamation de l'indépendance du Kosovo, attendue dimanche, et son éventuelle reconnaissance par la communauté internationale, dans une interview à RIA Novosti.
Si l'indépendance du Kosovo est reconnue au niveau international contre la volonté de la Serbie, cela pourrait constituer un précédent pour les républiques autoproclamées créées dans l'espace postsoviétiques - l'Abkhazie et l'Ossétie du Sud, qui font partie de la Géorgie, et la Transnistrie en Moldavie, a ajouté le professeur.
Moscou n'a jamais approuvé la politique de l'Occident à l'égard du Kosovo et de l'ex-Yougoslavie, selon lui. "En 1999, la Russie a joué un rôle important dans le rétablissement de la paix, mais elle a été le seul pays membre du Groupe de contact pour l'ex-Yougoslavie (États-Unis, Royaume-Uni, Allemagne, France, Italie et Russie) à ne pas se voir attribuer une zone de responsabilité dans la province. Or les Serbes ont accueilli avec enthousiasme les parachutistes russes à Pristina en juin 1999 en croyant que la présence des Russes garantissait le respect de leurs droits", a noté l'expert. "Hélas, la situation au Kosovo montre que la géopolitique prime sur les principes de la morale et du droit au XXIe siècle", a estimé M.Carnogurski.