Kossatchev: le cas du Kosovo trace les contours d'un "nouvel ordre mondial" (Rossiïskaïa gazeta)

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MOSCOU, 21 février - RIA Novosti. On peut donner partiellement raison à ceux qui prétendent que le cas du Kosovo est unique à sa façon, concède jeudi le président du comité des affaires internationales de la Douma russe, Konstantin Kossatchev, dans les colonnes du journal Rossiïskaïa gazeta.

Mais les démarches des Kosovars, elles, ne sont en aucun cas uniques, celles-ci étant tout à fait typiques et prévisibles. Seulement, dans les conditions d'une "liberté promise", ils ont depuis longtemps cessé même de feindre de mener des négociations. Le principal objectif de ceux qui ont sciemment accepté les risques liés au déblocage des conflits "gelés" et la croissance du séparatisme à l'échelle globale consistait à présenter concrètement les contours d'un "nouvel ordre mondial".

On a voulu dire aux pays confrontés à des conflits territoriaux: "c'est de nous que dépendra la façon dont ils [ces conflits] se dérouleront".

Le monde devait, à partir de l'exemple du Kosovo, voir que le fort peut désormais agresser n'importe quel Etat, s'immiscer dans n'importe quel conflit sans l'aval de la communauté internationale et obtenir de fait une légitimation internationale de ses objectifs. Peu importe que cette légitimation soit douteuse et incomplète, car elle se fait hors du cadre des Nations unies et du droit international. "Si nous-mêmes avons reconnu ce qui s'est passé, c'est déjà suffisant", veulent-ils signifier. Que le reste du monde, mis devant le fait accompli, rejoigne ce "détachement d'avant-garde".

A l'heure actuelle, nombreux sont ceux qui cherchent à réduire la situation à une opposition entre la Russie et l'Occident. L'ensemble des "salves d'artillerie" dirigées contre la Russie, qu'on accusait de tendre vers le totalitarisme, de renforcer son agressivité grâce à la "levure pétrolière", etc., ne pouvaient pas mieux tomber. Ce n'est pas le monde qui s'oppose à l'imposition de principes antidémocratiques et injustes, veut-on faire croire, mais c'est tout simplement la Russie qui éprouve un regain de nostalgie pour l'époque où elle était capable de faire face à l'Occident.

En réalité, il faut parler d'un conflit "Occident contre droit international". Dans cette opposition, la Russie a opté pour le droit. Bien que ce soit extrêmement désavantageux de différents points de vue: géopolitique, militaire, économique, ainsi que du point de vue du choix "européen" de la Russie.

Etre du côté du droit est plus dangereux que de se trouver du coté de la force, mais c'est un choix qui caractérise les nations vraiment universelles.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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