ABM: le premier ministre tchèque dénonce la propagande "très habile" de Moscou

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Le premier ministre tchèque Mirek Topolanek, en visite à Washington, a expliqué mercredi l'hostilité générale des Européens à l'égard du bouclier antimissile américain par la propagande "très habile" de Moscou.
WASHINGTON, 27 février - RIA Novosti. Le premier ministre tchèque Mirek Topolanek, en visite à Washington, a expliqué mercredi l'hostilité générale des Européens à l'égard du bouclier antimissile américain par la propagande "très habile" de Moscou.

"En République tchèque, comme dans l'ensemble de l'Union européenne et en Russie, il y a des opposants (au bouclier antimissile américain), et malgré toutes leurs différences ces opposants ont pour dénominateur commun la propagande très habile de la Fédération de Russie", a-t-il affirmé lors d'une intervention devant les membres de la très conservatrice Heritage Foundation.

Selon le chef du gouvernement tchèque, la Russie s'oppose activement au déploiement du bouclier antimissile en Europe de l'Est "pour une série de raisons: des problèmes politiques intérieurs d'abord, l'atmosphère autour des élections en Russie ensuite et enfin sa volonté déclarée de redevenir une grande puissance".

Les Etats-Unis demandent à la République tchèque et à la Pologne d'accueillir sur leur sol des éléments du bouclier antimissile américain pour parer à d'éventuelles attaques venant d'Iran ou de Corée du Nord. Moscou, se sentant menacé, a exprimé à plusieurs reprises son hostilité envers ce projet malgré les tentatives américaines pour rassurer la Russie.

"La Russie n'est exposée à aucune menace militaire, elle sent seulement que sa nouvelle politique musclée est menacée, et elle estime possible de semer la discorde entre les Alliés moyennant une rhétorique rigoureuse pour affaiblir en fin de compte l'Alliance atlantique", a affirmé M. Topolanek, qui se dit déterminé à neutraliser les oppositions au bouclier antimissile américain observées dans son pays.

"Après les nombreuses campagnes publiques d'explication et d'éducation sur ce dossier, je pense que la population tchèque ne craint plus que le déploiement d'un radar ne suscite une menace sérieuse pour la santé et l'environnement", a souligné le premier ministre tchèque, avant d'évoquer "la nature irrationnelle" des oppositions.

Tout en soulignant que la République tchèque était prête à dialoguer avec la Russie, M. Topolanek a indiqué que Prague allait lui-même prendre la décision dans le délicat dossier du bouclier antimissile.

"Nous serions heureux de coopérer (avec la Russie) sur un grand nombre de questions, et nous voulons dialoguer sans aucun doute, mais pour ce qui concerne nos problèmes intérieurs, nous prendrons la décision nous-mêmes", a-t-il déclaré, en rappelant que la République tchèque était "véritablement indépendante depuis le 30 juin 1991 quand le dernier occupant soviétique est parti".

"Pour la nation tchèque, l'importance historique consiste à ne plus être une marionnette entre les mains des intérêts militaires étrangers", a-t-il déclaré.

M. Topolanek sera reçu mercredi à la Maison Blanche par le président américain George W. Bush. Le déploiement d'un radar américain sur le sol tchèque sera au coeur de cette rencontre.

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