Paris-Berlin: une différence de vues ou de tempéraments?

S'abonner
MOSCOU, 29 février - RIA Novosti. L'annulation d'un sommet franco-allemand est certes une chose regrettable, mais l'annulation de deux rencontres officielles en une semaine atteste que les relations entre les deux pays ne cessent de se détériorer, écrit jeudi le quotidien Kommersant, citant un article du journal britannique The Independent.

Hier, les responsables français et allemands se sont mis en quatre pour montrer que l'annulation inopinée - à l'initiative de Paris - de deux rencontres entre les dirigeants politiques des deux Etats n'avait rien d'extraordinaire.

A Paris et à Berlin, on parle de plus en plus souvent d'un désaccord sérieux affectant le principal partenariat au sein de l'Union européenne. Les responsables officiels estiment que cela est dû au refroidissement des relations entre le président Nicolas Sarkozy et la chancelière Angela Merkel.

La France prenant la tête de la présidence tournante de l'UE en juin prochain, le divorce franco-allemand tombe mal.

Berlin est particulièrement irrité par l'opiniâtreté avec laquelle M. Sarkozy cherche à créer un "club méditerranéen", à savoir une union formelle des Etats riverains de la Méditerranée. La chancelière estime qu'une telle organisation sera complètement inutile, voire dangereuse pour l'unité de l'Europe.

Les divergences politiques se trouvent aggravées par les dissensions personnelles entre les deux leaders. Selon les hauts fonctionnaires allemands, Mme Merkel est agacée par le tempérament hyperactif et vantard du président français et par sa familiarité excessive. Les responsables français constatent à leur tour que le chef de l'Elysée trouve la chancelière allemande trop prudente et lente à agir.

A la fin de la semaine dernière, Paris a différé de trois mois le sommet franco-allemand prévu pour lundi prochain en Bavière, avant d'annuler, au début de la semaine en cours, la rencontre de la ministre française des Finances Christine Lagarde avec son homologue allemand Peer Steinbrück.

Les raisons invoquées sont fort banales, voire insultantes. Mme Lagarde devait accompagner M. Sarkozy lors d'une visite dans un hôpital provincial et une entreprise d'objets de luxe.

Un représentant du parti conservateur (CDU) de Mme Merkel au parlement, Eckart von Klaeden, a fait savoir que les explications fournies par les Français étaient "peu convaincantes". De son côté, le leader des sociaux-démocrates allemands au Parlement européen a déclaré: "M. Sarkozy est tombé si bas que sa faiblesse politique intérieure commence à se répercuter sur la coopération franco-allemande".

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала