Moscou ne pourra stopper le rapprochement entre l'Ukraine et l'OTAN (Kommersant)

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MOSCOU, 7 mars - RIA Novosti. La présence de sérieux obstacles sur la voie de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN est une bonne nouvelle pour la Russie, qui tente d'éviter que l'Alliance ne se rapproche de ses frontières, lit-on vendredi dans les colonnes du quotidien Kommersant.

Mais dans ce contexte, il y a aussi une mauvaise nouvelle pour Moscou: apparemment, il ne réussira pas à stopper le rapprochement entre l'Ukraine et l'OTAN.

Du point de vue des intérêts nationaux ukrainiens, aussi banal que cela soit, il est avantageux de développer un partenariat aussi bien avec la Russie qu'avec l'OTAN. La ressemblance avec la politique d'équilibre entre deux camps appliquée à l'époque du président Leonid Koutchma n'est qu'extérieure. M. Koutchma louvoyait entre Moscou et Bruxelles, exploitant le flirt avec l'OTAN pour faire pression sur la Russie. L'Ukraine d'aujourd'hui a effectivement emprunté la voie du rapprochement avec l'Alliance, même si celui-ci n'est pas aussi rapide que dans la variante géorgienne. Par rapport à Moscou, Bruxelles a un avantage psychologique important dans les rapports avec Kiev. L'OTAN n'oblige pas l'Ukraine à faire un choix définitif. Elle est dans la position du fort. C'est une position bien plus attrayante que celle de la Russie.

Moscou dispose encore de possibilités suffisantes pour influer sur le triangle Ukraine-OTAN-Russie. Mais, pour cela, la Russie doit revoir radicalement ses méthodes d'influence sur Kiev. Tout d'abord, il faut renoncer aux menaces et aux tentatives d'intimidation contre l'Ukraine. Il n'existe pas de meilleur moyen de pousser l'Ukraine dans les bras de l'OTAN que de faire allusion à la possibilité de pointer des missiles russes sur ce pays, comme l'a déclaré récemment le président Vladimir Poutine.

N'oublions pas que l'aspiration des Etats d'Europe de l'Est et des pays baltes à adhérer le plus vite possible à l'OTAN reposait précisément sur la crainte que leur inspirait Moscou. Moins l'Ukraine aura peur de la Russie, des missiles russes ou du gaz russe, moins elle cherchera à se cacher derrière le large dos de l'Alliance. Par ailleurs, si la Russie entretient des rapports normaux avec l'OTAN, la coopération ukrainienne avec Bruxelles ne sera pas un problème grave. Par conséquent, pour régler le problème de l'adhésion de l'Ukraine à l'OTAN, Moscou doit commencer par réfléchir sur lui-même.

Auteur: Alexeï Malachenko, expert du Centre Carnegie de Moscou.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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