Déçu par la Russie, le Tadjikistan se tourne vers l'Iran (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 21 mars - RIA Novosti. Les préparatifs des négociations entre les présidents du Tadjikistan, de l'Iran et de l'Afghanistan, qui doivent aboutir à la signature d'un accord portant création d'un Conseil économique de l'alliance persanophone, battent leur plein, lit-on vendredi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Selon un certain nombre d'experts, l'apparition de cette alliance a été rendue possible par la diminution de l'influence de la Russie sur le Tadjikistan.

Traditionnellement aligné sur Moscou, Douchanbe (capitale tadjike) a commencé à déplacer graduellement l'orientation de sa politique étrangère vers l'Iran. "Ces deux dernières années, l'attitude de la Russie à l'égard des pays d'Asie centrale, en particulier envers le Tadjikistan, a été déterminée, pour l'essentiel, en fonction de la situation. Le développement des contacts avec de nouveaux partenaires a causé un préjudice aux relations entretenues avec les vieux alliés stratégiques", a relevé Rachid Abdoullo, expert sur les questions relatives au Tadjikistan.

Depuis que RusAl et le gouvernement tadjike n'ont pu s'entendre sur les paramètres techniques de la centrale hydroélectrique de Rogoun, les rapports entre Moscou et Douchanbe se sont considérablement détériorés. En outre, le Tadjikistan n'a pas apprécié le fait que Moscou se soit rangé aux côtés de Tachkent dans le contentieux sur l'utilisation des ressources régionales en eau (L'Ouzbékistan s'est prononcé catégoriquement contre la construction d'ouvrages hydro-énergétiques sur les fleuves transfrontaliers).

L'Iran qui considère le Tadjikistan comme une partie du "grand Iran" a profité de l'affaiblissement des positions de la Russie. Cet hiver, c'est à Téhéran que s'est rendu le président tadjik Emomali Rakhmon alors que le Tadjikistan affrontait les rigueurs du climat sans bénéficier d'une aide importante de la part de ses voisins. Mahmoud Ahmadinejad a notamment confirmé son intention de construire aux frais de l'Iran un chemin de fer reliant le Tadjikistan à l'Iran via l'Afghanistan. Il a promis d'accélérer la construction de la deuxième centrale hydroélectrique de Sangtouda et d'en construire une autre sur le Vakhch, ainsi qu'un centre de cardio-chirurgie moderne à Douchanbe.

Selon Andreï Grozine, chef du service de l'Asie centrale et du Kazakhstan de l'Institut des pays de la CEI (Communauté des Etats indépendants), le Tadjikistan cherche à se prémunir contre le renforcement de l'importance régionale du Kazakhstan et de l'Ouzbékistan. "Estimant probablement qu'il est inutile de compter sur la Russie pour faire pression sur l'Ouzbékistan, Douchanbe tente de régler ce problème à l'aide de l'Iran", estime l'expert.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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