Les Etats-Unis louvoient entre l'ABM et l'OTAN (RBK Daily/Vedomosti)

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MOSCOU, 3 avril - RIA Novosti. George W. Bush a proposé mercredi, lors du sommet de l'OTAN à Bucarest, d'inclure les radars russes de Gabala (Azerbaïdjan) et d'Armavir (territoire de Krasnodar, Sud de la Russie) dans un système unique avec le radar américain en République tchèque, lit-on jeudi dans les journaux RBK Daily et Vedomosti.

Pour cela, les Etats-Unis sont prêts à renoncer au deuxième élément de leur système ABM: la base d'intercepteurs en Pologne. Les experts se disent certains que ces nouvelles propositions sur la défense antimissile ont été faites trop tard et que Moscou ne les acceptera pas.

Les propositions russes consistaient à renoncer à la construction d'ouvrages en Pologne et en République tchèque et à utiliser en commun les radars de Gabala et d'Armavir en vue d'assurer le monitorage des lancements éventuels de missiles en provenance d'Iran. L'allusion à la volonté des Etats-Unis d'accepter partiellement ces conditions en sacrifiant la base ABM en Pologne a été faite par Henry Obering, chef de l'Agence de défense antimissile américaine, dans un discours prononcé mardi au Congrès.

La possibilité technique de créer un système unique de radars russes et américains suscite des doutes chez les spécialistes. "Les Américains n'utilisent traditionnellement que leurs propres systèmes de défense antimissile et ne font même pas confiance à ceux de l'OTAN, a expliqué à RBK Daily Andrew Brooks, expert de l'Institut international d'études stratégiques (IISS) de Londres.

"Pour la Russie, il est plus avantageux d'attendre l'élection présidentielle aux Etats-Unis", affirme Alexandre Pikaïev, analyste du Centre de sécurité internationale de l'Institut d'économie mondiale et de relations internationales de l'Académie des sciences de Russie. En effet, si un candidat démocrate arrive au pouvoir, le projet de système ABM en Europe de l'Est pourrait être rejeté.

Pour la Russie, il serait également désavantageux d'accepter précipitamment les propositions de George W. Bush pour une autre raison. "En acceptant de réunir les systèmes de défense antimissile, Moscou porterait un coup à la valeur de ses objections contre l'élargissement de l'OTAN", estime Alexandre Pikaïev. Dans ce cas, l'avis de Moscou ne sera plus pris en considération pour toutes les questions concernant l'OTAN.

C'est la position conséquente de la Russie qui a persuadé de nombreux pays de l'Alliance de geler le processus d'adhésion de la Géorgie et de l'Ukraine. Il est à présent certain que ces pays ne deviendront pas membres de l'organisation dans les 5-6 prochaines années. "L'Allemagne a opposé son veto à une intégration à court terme de l'Ukraine et de la Géorgie dans l'OTAN", affirme Alexander Rahr, expert du Conseil allemand pour la politique étrangère, dans le quotidien Vedomosti.

"La Géorgie et l'Ukraine ont le droit souverain de demander à être admis à ce club, mais les Etats qui devront les défendre en cas de conflit ont également le droit souverain de réfléchir pour savoir si cela renforcera ou non leur sécurité", constate Alexander Rahr.

"Il ne s'agit pas de fermer définitivement à l'Ukraine et la Géorgie le chemin de l'OTAN, estime Fedor Loukianov, rédacteur en chef de la revue "La Russie dans la politique globale". Les Européens ne veulent pas détériorer les rapports avec Moscou à la veille du changement de pouvoir au Kremlin".

En outre, l'UE s'apprête à engager les négociations avec la Russie sur la signature d'un nouvel accord stratégique.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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