Washington envisage de déployer en Europe de l'Est des éléments de son bouclier antimissile pour parer à d'éventuelles attaques venant d'Iran ou de Corée du Nord. Il compte ainsi installer un radar en République tchèque et dix missiles intercepteurs en Pologne. Moscou, se sentant menacé, a exprimé à plusieurs reprises son hostilité envers ce projet malgré les tentatives américaines pour rassurer la Russie.
"Qu'est-ce qui peut convaincre la Russie que ce système n'est pas dirigé contre elle? La meilleure solution serait de travailler ensemble à créer un bouclier antimissile global où toutes les parties bénéficient d'un accès égal et démocratique à sa gestion", a affirmé le chef du Kremlin lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet russo-américain, le dernier pour MM. Poutine et Bush en qualité de présidents.
Visiblement favorable à la proposition russe, le président américain a pour sa part indiqué qu'il comprenait les préoccupations russes et qu'il fallait encore "beaucoup travailler" pour les lever.
"Je comprends que M. Poutine en est préoccupé. Nous savons aussi qu'on ne peut pas lever ces préoccupations d'emblée, qu'on ne peut pas l'en dissuader en une seconde", a-t-il dit, avant de résumer sur une note optimiste: "Je me suis beaucoup impliqué dans ce dossier, et je sais combien nous avons avancé".
"La Russie et les Etats-Unis souhaitent réellement créer un système qui soit à même de réagir aux frappes de missiles potentielles", a souligné le chef de la Maison blanche.
"La Russie comprend que nous lui avons proposé une série de mesures de transparence, et elle nous a répondu que ces mesures, si elles étaient appliquées, contribueraient réellement à lever les préoccupations russes", a affirmé le dirigeant américain.
"Plus nous serons transparents et ouverts, plus nous nous échangerons des informations techniques, plus vite tous les participants comprendront que c'est là une possibilité de faire face aux défis du XXIe siècle", a insisté M. Bush.
