Des manifestations violentes ont éclaté au Tibet le 10 mars dernier et ont agité la région autonome pendant plusieurs jours, avant de se répandre aux régions voisines. Ces actions de protestation, les plus sanglantes depuis 1989, coïncidaient avec le 49e anniversaire du soulèvement de Lhassa qui a abouti à l'exil du dalaï-lama. Selon les données chinoises, les troubles au Tibet ont fait 19 morts et 623 blessés. Les autorités chinoises estiment que les troubles massifs de mars derniers ont été fomentées par les
partisans du dalaï-lama. Ce dernier a rejeté ces accusations et exhorté Pékin à un dialogue constructif avec le peuple tibétain.
"Le dalaï-lama s'est adressé à moi en tant que président du Forum des prix Nobel. Il est très préoccupé par la situation au Tibet et espère que moi-même et d'autres personnalités connues dans le monde nous pourrons contribuer à un règlement négocié du conflit", a dit M. Gorbatchev.
Par ailleurs, l'ex-président soviétique a indiqué qu'il connaissait personnellement le dalaï-lama depuis longtemps et que leurs relations se caractérisaient par la confiance et la compréhension mutuelle.
Dans cette interview au journal italien, le président du Forum des prix Nobel a indiqué qu'il avait étudié les déclarations des dirigeants chinois dont plusieurs se disaient ouverts aux contacts et aux consultations avec les représentants du dalaï-lama si la demande d'indépendance du Tibet était abandonnée.
"La Chine pose ses conditions. Et dans son message le dalaï-lama les accepte et explique qu'il faut chercher une solution dans le cadre de l'unité territoriale de l'Etat chinois. Il est très important que tous s'en tiennent au bon sens et évitent des démarches inconsidérées", a souligné M. Gorbatchev.
L'ex-président soviétique entend transmettre personnellement la demande du dalaï-lama à d'autres prix Nobel.
