"Nous insistons pour que la Russie respecte ses propres déclarations appuyant les principes de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la Géorgie, et qu'elle annule les consignes du 16 avril", a déclaré le porte-parole du département d'Etat américain, Sean McCormack, dans un communiqué.
Les Etats-Unis sont "profondément préoccupées" par les consignes du président russe "autorisant une extension des contacts entre le gouvernement russe et les régimes séparatistes d'Abkhazie et d'Ossétie du Sud sans le feu vert du gouvernement géorgien", lit-on dans le communiqué.
"Cette démarche lance un défi à l'intégrité territoriale de la Géorgie et entre en contradiction avec le statut de "facilitateur" du processus de paix conféré à la Russie", précise le document.
Le président russe Vladimir Poutine a chargé mercredi son gouvernement d'élaborer une série de mesures d'assistance ponctuelle à la population de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud et de renforcer les contacts avec les autorités de fait de ces régions séparatistes. La Géorgie a quant à elle exigé que Moscou revienne sur sa décision avant de demander l'aide de ses partenaires occidentaux.
Washington a par ailleurs "regretté" que la Russie ait unilatéralement levé les sanctions économiques et militaires introduites par la CEI contre l'Abkhazie. "Nous estimons que la levée de ces sanctions sape le processus de paix", a souligné M. McCormack.
En appelant les parties intéressées à rechercher "une solution pacifique" pour les conflits séparatistes en Géorgie, le porte-parole de la diplomatie américaine a également invité la Russie à "collaborer dans un esprit constructif" avec le Groupe des amis du secrétaire général de l'ONU et avec d'autres structures internationales en vue de promouvoir le règlement pacifique des conflits.
"Les Etats-Unis saluent les nouvelles initiatives formulées par le président géorgien en matière de promotion du règlement politique du conflit en Abkhazie. Nous invitons les autorités de fait abkhazes à étudier sérieusement ces initiatives ainsi que les mesures de confiance qui leur ont été proposées en 2007 à Genève", lit-on dans le communiqué.
En mars dernier, le président géorgien Mikhaïl Saakachvili a proposé à l'Abkhazie une "vaste autonomie" et à son dirigeant le poste de vice-président. Il a également promis aux autorités abkhazes le droit de veto pour les projets de loi concernant la vie de l'autonomie. Ces initiatives ont été rejetées par le président abkhaze Sergueï Bagapch qui s'est référé aux résultats du référendum où le peuple abkhaze s'était prononcé en faveur d'un Etat indépendant par rapport à Tbilissi.
Les républiques sécessionnistes d'Abkhazie (nord-ouest), d'Adjarie (sud-ouest) et d'Ossétie du Sud (nord) ont proclamé leur indépendance après la chute de l'URSS, mais seule l'Adjarie est rentrée dans le giron géorgien. Des affrontements meurtriers ont opposé Abkhazes et Sud-Ossètes à la Géorgie à partir de 1992 et n'ont cessé qu'après l'intervention d'une force internationale de maintien de la paix. Elu en 2004, le président Mikhaïl Saakachvili a promis de rétablir l'autorité de Tbilissi sur les régions séparatistes.
