Le Kosovo coûtera des milliards à Bruxelles et à Washington (expert)

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Au cours des prochaines années, les contribuables européens et américains débourseront des milliards pour subvenir aux besoins du Kosovo, a confié à RIA Novosti Petr Iskenderov, observateur du journal "Vremia novosteï" et expert de l'Institut d'études slaves de Moscou.
MOSCOU, 22 avril - RIA Novosti. Au cours des prochaines années, les contribuables européens et américains débourseront des milliards pour subvenir aux besoins du Kosovo, a confié à RIA Novosti Petr Iskenderov, observateur du journal "Vremia novosteï" et expert de l'Institut d'études slaves de Moscou.

Le 17 février dernier, la province serbe du Kosovo a unilatéralement proclamé son indépendance qui a été reconnue par les Etats-Unis et de nombreux pays membres de l'Union européenne. La Serbie, de même que la Russie, la Chine, l'Inde, l'Espagne, la Grèce et beaucoup d'autres Etats ont refusé de reconnaître la souveraineté du Kosovo et ont déclaré que la démarche unilatérale du parlement kosovar constituait une violation grossière des normes du droit international.

"Le Kosovo n'est pas indépendant économiquement. Il ne possède pas de moyens d'existence. Ce n'est pas sans raison que l'Union européenne, la Banque mondiale et le Fonds monétaire international envisagent de convoquer en été prochain une conférence de bailleurs de fonds pour le Kosovo", a fait savoir M. Iskenderov.

Il a remis en cause l'efficacité de ce forum. "Des conférences de ce genre ont maintes fois eu lieu au profit de l'Afghanistan ou de l'Irak. Or, soit elles n'ont pas permis de réunir les fonds nécessaires, soit les ressources collectées ont disparu dans ces pays sans laisser de traces", a rappelé l'expert.

Il estime que les pays occidentaux ayant reconnu l'indépendance du Kosovo devront donc le prendre en charge financièrement.

"Au cours des prochaines années, les contribuables de ces pays seront obligés de débourser plusieurs milliards d'euros", a précisé M. Iskenderov.

Selon lui, l'économie kosovare dépend dans une large mesure de la Serbie. L'Etat autoproclamé n'a pas d'accès à la mer et ses ressources naturelles sont concentrées essentiellement dans les régions nord peuplées principalement de Serbes.

S'agissant de la reconnaissance internationale du Kosovo, l'interlocuteur de l'agence a jugé la situation ambiguë.

"Les pays occidentaux avaient affirmé qu'au cours des premières semaines d'indépendance, Pristina serait reconnue par 60, 70, voire par une centaine d'Etats. Or, on en dénombre moins de 40. Il est évident que cette prévision ne s'est pas réalisée et qu'il est inutile de compter sur de nouvelles reconnaissances dans un proche avenir", a conclu l'analyste politique.

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