Pékin prêt à louer des terres en Russie (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 12 mai - RIA Novosti. Pékin a annoncé son intention de louer des terres arables dans d'autres Etats, rappelle lundi le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Parmi les éventuelles régions d'expansion, on trouve l'Amérique latine et l'Afrique. La Russie est également considérée par les autorités chinoises comme un bailleur potentiel: par exemple, des projets de location de forêts russes avaient déjà été évoqués. Les experts prédisent des conséquences négatives inévitables liées à l'éventuelle mise en oeuvre de cette idée en Russie.

Selon Agvan Mikaelian, directeur général de la compagnie FinExpertiza, cette variante de location conviendrait parfaitement aux pays d'Amérique latine, qui se trouvent à une grande distance de la Chine et ne possèdent pas l'argent nécessaire pour mettre en valeur leurs terres fertiles. "Or, pour la Russie, une telle expérience peut être extrêmement dangereuse", estime M. Mikaelian. "La Chine est notre voisin et les régions de la Sibérie et de l'Extrême-Orient sont très faiblement peuplées. Par conséquent, la transmission d'une partie de ces territoires à des représentants chinois peut entraîner un tas de problèmes, surtout dans une perspective à long terme. Il suffit de se rappeler l'histoire du Kosovo: la situation est tout à fait identique. On a laissé entrer les Albanais, ce qui a entraîné une séparation de fait de cette partie de la Serbie. A mon avis, la Russie n'a pas besoin d'argent au point de laisser entrer les Chinois sur son territoire".

L'expert a considéré comme extrêmement désavantageuse l'éventuelle location de massifs forestiers russes, une telle transaction ne fournissant aucun avantage économique sérieux. En outre, le pays est capable d'assurer lui-même la transformation de bois dans des volumes garantissant un afflux d'argent normal. "La Russie n'a pas à ce point besoin d'argent aujourd'hui, et la terre est la principale ressource que nous possédons. C'est pourquoi, dans les conditions actuelles, il est absolument dénué de sens de remettre en cause cette ressource", a résumé l'analyste.

"La question de la vente ou de la location de terres russes s'inscrit dans le cadre de l'économie de marché, mais les intérêts géopolitiques doivent également être pris en compte dans ce cas", estime Igor Nikolaïev, directeur du département d'analyse stratégique de la compagnie FBK. En outre, il importe de tenir compte de l'opinion de la population du pays qui souhaite louer ou vendre ses territoires, estime l'expert. "S'il s'agit de louer des terres en Russie, je peux affirmer sans recourir à des sondages d'opinion que la plus grande partie de la population s'opposera à une telle présence", a-t-il souligné.

Selon M. Nikolaïev, il est étonnant que les représentants de la Chine aient ouvertement parlé de l'existence d'un programme spécial portant sur l'achat de terres, car ce pays est lui-même un exportateur de produits alimentaires. "Ceci signifie que Pékin ne se préoccupe pas de ses propres besoins, mais qu'il s'agit tout simplement d'un business très lucratif", a fait ressortir l'analyste.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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