Intervenant lors d'une réunion du gouvernement, le chef des renseignements israéliens a averti que l'utilisation par les activistes palestiniens de missiles à longue portée n'était selon lui qu'une "question de temps", et a mis en garde contre toute conclusion d'une trêve avec le Hamas, au pouvoir dans l'enclave depuis un coup de force de juin 2007.
Ashdod, située à 25 km au nord de l'enclave, était jusqu'à présent considérée comme hors de portée du Hamas, et n'était pas censée devenir une cible vulnérable avant deux ans, selon les experts les plus pessimistes.
M. Diskin estime que l'Iran et la frontière entre Gaza et l'Egypte, très perméable à la contrebande, constituent les canaux privilégiés de renforcement de l'arsenal du Hamas.
"Nos services ont établi que les Iraniens avaient tenté d'introduire dans l'enclave des modèles de missiles de plus en plus perfectionnés", a-t-il déclaré.
Selon M. Diskin, le cessez-le-feu avec le Hamas, qui fait actuellement l'objet de négociations, permet aux combattants islamistes de gagner du temps afin de se renforcer militairement, ce qui provoquera de lourdes pertes dans les rangs israéliens en cas d'opération de grande envergure dans l'enclave, une idée régulièrement évoquée ces derniers temps.
"Le Hamas se prépare à provoquer une nouvelle escalade de la violence. Le temps joue en faveur du Hamas, et la menace contre Israël ne fait que grandir", estime le chef du Shin Bet.
Afin de décréter une trêve avec le Hamas, l'Etat hébreu souhaite que des progrès soient réalisés sur la question de la libération du soldat israélien Gilad Shalit, capturé en 2006 par un commando palestinien. En outre, Israël exige des garanties pour que les activistes ne profitent pas de la trêve pour renforcer leur potentiel militaire.
Les activistes exigent quant à eux la levée du blocus frappant l'enclave et l'ouverture des points frontaliers reliant Gaza avec Israël et l'Egypte. Les négociations menées par l'intermédiaire de l'Egypte sont actuellement au point mort.
