Abkhazie: les attentats compliquent encore davantage les rapports Moscou-Tbilissi (Kommersant)

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MOSCOU, 8 juillet - RIA Novosti. Les dirigeants abkhazes ont menacé hier de rompre tout contact avec les autorités géorgiennes, décision prise après un nouvel attentat perpétré dimanche soir: une explosion à Gali, ville frontalière abkhaze, a fait quatre morts et six blessés, lit-on mardi dans le quotidien Kommersant.

La Russie redouble d'activité afin de trouver des hommes politiques géorgiens avec lesquels il est possible de mener un dialogue. Nino Bourdjanadze, ex-présidente du parlement, pourrait figurer parmi eux.

"Nous estimons que, dans les conditions actuelles, les chances de s'entendre avec la Géorgie sont presque nulles, a reconnu le ministre abkhaze des Affaires étrangères Sergueï Chamba. Nous n'assistons qu'à l'escalade du conflit". Les perspectives des négociations sont également évaluées de façon réservée à Tbilissi. "Leur sort ne tient qu'à un cheveu", a déploré un interlocuteur haut placé du ministère géorgien des Affaires étrangères. Moscou occupe une position semblable. "Les négociations avec Tbilissi se poursuivent, mais les actes terroristes commis en Abkhazie les ont sérieusement compliquées, a expliqué une source haut placée du MID russe (ministère russe des Affaires étrangères). Les dirigeants géorgiens doivent prendre toutes les mesures qui s'imposent pour mettre fin à ces provocations".

Au cours des entretiens dans le cadre du sommet du G8, Dmitri Medvedev a déploré l'absence de "volonté suffisante" de la part de la Géorgie en vue de normaliser les rapports, a fait savoir Sergueï Prikhodko, assistant du président russe.

Dans les conditions de détérioration de la situation autour de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, Moscou recherche plus que jamais des hommes politiques de l'opposition géorgienne sur lesquels il est possible de miser. Nino Bourdjanadze, ex-présidente du parlement géorgien, pourrait en faire partie. Elle a présenté hier à Tbilissi sa fondation "Pour le développement de la démocratie". En avril dernier, Mme Bourdjanadze s'était querellée avec le président Mikhaïl Saakachvili et avait refusé de prendre la tête de la liste du parti pro-présidentiel Mouvement national uni aux élections législatives du 21 mai. La plupart des observateurs estiment que la fondation pourrait être par la suite transformée en parti et servir de tremplin à l'ex-présidente du parlement pour faire son retour sur la scène politique.

Nino Bourdjanadze a rencontré vendredi dernier à Tbilissi le vice-ministre russe des Affaires étrangères chargé de l'espace postsoviétique Grigori Karassine et s'est entretenue avec lui des perspectives de développement des contacts russo-géorgiens, ainsi que de la situation politique intérieure en Géorgie. Selon le politologue Nika Imnaïchvili, en entretenant des contacts avec Mme Bourdjanadze, "la Russie tente de renforcer l'alternative à Mikhaïl Saakachvili, en espérant diviser l'élite géorgienne et affaiblir le président". "Nino Bourdjanadze essaie de prouver qu'elle peut être une figure de compromis dans la coopération entre Moscou et Washington concernant la Géorgie", estime l'expert.

Au MID, on explique ainsi l'intérêt manifesté par la diplomatie russe pour Nino Bourdjanadze: "Dans les conditions actuelles, nous tâchons de sympathiser avec tout le monde".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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