Qui veut faire peur à l'Europe? (Nezavissimaïa gazeta)

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MOSCOU, 15 juillet - RIA Novosti. Après la réduction des livraisons de pétrole vers la République tchèque, qui a signé avec les Etats-Unis un accord portant sur l'installation d'un radar de la défense antimissile américaine (ABM) sur son territoire, la Russie a menacé l'Europe avec ses missiles, lit-on lundi dans le quotidien Nezavissimaïa gazeta.

Le quotidien britannique The Times et l'hebdomadaire Sunday Times ont publié un article de Mark Franchetti, correspondant du dernier cité à Moscou, sur le prochain déploiement de missiles balistiques russes à ogives nucléaires dans la région de Kaliningrad. C'est auprès d'une source au ministère russe de la Défense que le journaliste a pu avoir accès à ces informations.

Répondant par téléphone à une question de NG, le général Viktor Essine, ancien chef d'état-major général des Troupes de missiles stratégiques, a déclaré que cette information ne correspondait pas à la réalité. "Il n'existe aucun projet de déploiement de missiles à ogives nucléaires, a affirmé le général. En tout cas, les sources sur lesquelles je peux m'appuyer ne l'ont pas signalé. Et ce sont des sources très fiables".

Selon Viktor Essine, l'élaboration de ces projets serait une mesure très prématurée. Pour l'instant, la zone de positionnement de la défense antimissile américaine en Europe est totalement virtuelle. Une aggravation de la situation ne serait pas avantageuse pour la Russie. En outre, estime l'expert, l'arrivée d'un nouveau président américain peut ouvrir de nouvelles perspectives. Par conséquent, le problème du déploiement de l'ABM en Europe pourra encore être examiné l'année prochaine.

La promesse de braquer des missiles sur les sites de la défense antimissile américaine en Pologne et en République tchèque a résonné plus d'une fois. Il y a exactement un an, le premier vice-premier ministre Sergueï Ivanov avait affirmé que, si les Etats-Unis acceptaient la proposition de Vladimir Poutine de créer un système commun de défense antimissile, la Russie n'aurait pas besoin de déployer une nouvelle base de missiles dans la partie européenne de la Russie, à Kaliningrad, en vue de faire face aux nouvelles menaces.

Des missiles opérationnels tactiques russes Tochka-U d'une portée d'environ 120 km se trouvent actuellement dans la région de Kaliningrad. Ils pourraient être complétés par l'envoi de systèmes de missiles Iskander d'une portée d'environ 500 km, naturellement, sans charges nucléaires. Mais cela n'aura pas lieu avant l'apparition de missiles en Pologne et avant le transfert depuis l'atoll Kwajalein (îles Marshall) vers la République tchèque d'un radar capable de surveiller le territoire russe.

Cependant, l'Occident a oublié "l'arme énergétique", dont l'emploi abusif est constamment reproché à la Russie. Moscou l'a rappelée au bon souvenir de tous le jour de la signature de l'accord américano-tchèque en réduisant, à partir du 8 juillet, les livraisons de pétrole à la République tchèque par le pipeline Droujba (en français, Amitié). Mais Prague attribue ces accrocs à des difficultés techniques.

Unipetrol AS, grande compagnie tchèque de raffinage du pétrole, a assuré qu'elle ne souffrirait d'aucune pénurie de carburant, et que ses prix n'augmenteraient pas. Des réserves stratégiques seront utilisées et les livraisons de pétrole par le pipeline allemand augmenteront. D'ici là, les problèmes techniques du pipeline Droujba auront le temps d'être réglés.

On peut imaginer que cela se produira, par exemple, le jour de la ratification par le parlement tchèque de l'accord sur le radar américain, plus précisément, le jour où l'on refusera de le ratifier.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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