Cuba renonce à l'aide militaire russe (Novye izvestia)

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MOSCOU, 4 août - RIA Novosti. Depuis la fermeture soudaine en 2001 de la station radar Lourdes à Cuba, les dirigeants de ce pays ne sont plus enclins à coopérer avec la Russie dans le domaine militaire, a déclaré samedi un diplomate cubain haut placé aux agences d'information russes, rapporte lundi le quotidien Novye izvestia.

La visite du secrétaire du Conseil de sécurité russe Nikolaï Patrouchev à La Havane n'a apparemment pas été couronnée de succès. Aujourd'hui, les Etats-Unis sont plus importants pour Cuba. Les rencontres entre Nikolaï Patrouchev et les dirigeants cubains qui ont eu lieu les 30 et 31 juillet étaient probablement destinées à prouver que Cuba, partenaire économique traditionnel de la Russie, restait également son allié dans le domaine de la sécurité. Cependant, au terme des négociations, aucune entente n'est intervenue dans le domaine militaire

Selon un représentant de Cuba, les hauts dirigeants du pays ont été "vexés" que la décision de fermer la station radar en 2001 ait été prise sans tenir compte de l'opinion de la Havane et sans consultations préalables. "Nous n'avons pas été mis au courant", a-t-il affirmé. Il est peu probable que les Cubains apprécient le fait que les hommes politiques russes dissertent depuis quelque temps sur le déploiement d'ouvrages militaires à Cuba, encore une fois sans demander l'avis des autorités de l'Ile de la Liberté.

Dans le contexte des déclarations de Raul Castro sur sa volonté d'engager des négociations avec les Etats-Unis, déclarations faites peu après son arrivée au pouvoir à la suite de son frère Fidel, le refus de La Havane de poursuivre la coopération militaire avec Moscou témoigne du changement d'orientation de la politique étrangère de Cuba. Cela a probablement surpris Moscou, car, d'après les rumeurs qui ont circulé ces deux dernières semaines, en réponse au déploiement du système de défense antimissile américain (ABM) en République tchèque et en Pologne, la Russie souhaitait aménager des bases pour les bombardiers nucléaires stratégiques Tu-160 et Tu-195 à Cuba.

Pourtant, selon les experts, la Russie pourrait avoir de bonnes perspectives de coopération économique avec Cuba. Leonid Grigoriev, président de l'Institut de l'énergie et des finances, est certain que ces perspectives sont immenses, mais cela nécessite que Moscou change de priorités. "Il faut envoyer à Cuba des touristes, et non pas des missiles, estime Leonid Grigoriev. Puisque l'Europe est saturée de touristes russes, il faut construire des hôtels à Cuba. Castro prépare une privatisation? Nous devons y participer. Il est bien-sûr possible de développer les contacts économiques, mais, si nous continuons à nous conduire de façon aussi étrange, les Etats-Unis nous dépasseront facilement".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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