Le Canada pourrait porter un coup sensible aux intérêts de Gazprom (Gazeta)

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MOSCOU, 21 août - RIA Novosti. Les accords commerciaux sur le gaz conclus entre la Russie et le Canada pourraient être remis en cause par le conflit en Géorgie, lit-on jeudi dans le quotidien Gazeta.

Le premier ministre canadien Stephen Harper a déclaré qu'Ottawa avait l'intention de revoir tous les aspects de la coopération entre les deux pays, y compris les projets dans le domaine du gaz naturel liquéfié (GNL) examinés au sommet du G8 de 2006 en Russie. Les experts estiment que cela pourrait perturber les plans de Gazprom sur tout le continent.

Le seul projet que Gazprom met déjà en oeuvre au Canada concerne les livraisons de GNL au terminal de regazification de Rabaska. Un accord préalable pour le chargement des 100% des capacités de production a été récemment signé par une filiale du monopole russe du gaz: Gazprom Marketing & Trading USA. Gazprom voudrait obtenir en perspective une part considérable dans le capital social de Rabaska. Selon les déclarations des deux parties, le holding est déjà parvenu à des ententes préalables à ce sujet.

La rupture de ces ententes priverait Gazprom de l'espoir d'accéder prochainement au marché nord-américain, fait remarquer Ivan Andrievski, partenaire de la compagnie 2K Audit - Delovye konsoultatsiï. L'analyste du groupe d'investissement Kapital Vitali Krioukov partage cet avis: "Gazprom envisageait de livrer des volumes importants de GNL justement sur le marché d'Amérique du Nord, c'est pourquoi ces déclarations constituent, dans l'ensemble, une tendance regrettable pour le holding, car elles peuvent entraver considérablement l'arrivée de la compagnie sur ce nouveau marché", estime l'expert.

La persévérance du monopole russe du gaz qui essaie depuis 2005 de prendre pied sur le marché des Etats-Unis (l'un des plus dynamiques) est bien justifiée, estiment les analystes. Cependant, le déficit de capacités de regazification aux Etats-Unis ne permettait pas jusque-là à Gazprom d'accroître l'importation de GNL. Dans ce contexte, le terminal canadien pourrait être une sorte de billet d'entrée sur le marché américain. En outre, les terminaux canadiens sont une solution idéale du point de vue de l'optimisation de l'itinéraire et de la durée du transport du gaz liquéfié.

"Si d'autres pays prennent des décisions analogues, cela se répercutera négativement sur le développement de Gazprom en tant que compagnie énergétique globale", indique Vitali Krioukov. D'ailleurs, l'expert estime qu'une telle évolution des événements est peu probable.

De l'avis unanime des experts, la déclaration de Stephen Harper n'est pas inspirée par des motifs économiques, et se fonde sur des considérations purement politiques. "Le Canada est le principal partenaire économique, commercial et politique des Etats-Unis, c'est pourquoi, compte tenu des critiques acerbes adressées par Washington à Moscou, Ottawa ne pouvait pas rester muet. Cependant, cela ne signifie pas que les choses iront jusqu'à la rupture des rapports énergétiques", estime Ivan Andrievski.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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