La décision de Medvedev ouvre la voie à un nouvel ordre mondial (Gazeta.ru/Vedomosti)

S'abonner
MOSCOU, 27 août - RIA Novosti. La reconnaissance par la Russie de l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud, qui intervient quelques mois après les actions similaires de l'Occident envers le Kosovo, a marqué la fin d'une brève période de stabilité de l'ordre mondial, lit-on mercredi dans les quotidiens Gazeta.ru et Vedomosti.

Certains experts estiment que Moscou a donné à tout le monde un exemple bien plus radical que celui du Kosovo en matière de résolution d'un problème international sans recours aux moyens traditionnels.

La Russie a fait traîner la reconnaissance officielle le plus longtemps possible. Le cours des événements a forcé Moscou à faire un choix: soit faire amende honorable devant la communauté occidentale (en considérant en même temps qu'il était le seul à avoir raison), ce qui aurait tout simplement été une preuve évidente de l'incapacité des dirigeants russes actuels, soit reconnaître les républiques autoproclamées.

La Russie s'est trouvée dans une situation de zugzwang qui, aux échecs, signifie que toute action provoquera des conséquences négatives, fait remarquer Boris Chmelev, directeur du Centre d'études politiques comparatives auprès de l'Académie russe des sciences. Il fallait choisir de deux maux le moindre. La reconnaissance de l'indépendance des deux républiques caucasiennes sera suivie par une obstruction sévère de la part de l'Occident, et la crise qui s'est installée ces dernières années dans les relations avec la Russie prendra la forme d'une confrontation. Toutefois, la non-reconnaissance aurait considérablement atteint l'autorité de la Russie et rendu possible une déstabilisation à l'intérieur du pays, notamment dans le Caucase du Nord, ce qui aurait été bien pire, estime l'analyste politique.

Selon le directeur des programmes russes et asiatiques du Centre d'information militaire des Etats-Unis Nikolaï Zlobine, Moscou a détruit le dernier support des restes du système des relations internationales hérité de Ialta, et a ouvert la voie à une révision des fondements de l'ordre mondial actuel, à laquelle les Etats-Unis et l'Occident ont aspiré ces dernières années.

"Dmitri Medvedev, le premier président russe formé en tant qu'homme politique après la guerre froide, a planté le dernier clou dans le cercueil d'un système qui avait depuis longtemps perdu son efficacité et avait mené la communauté internationale dans une impasse", indique l'expert.

"Une fois passées les émotions autour de la décision de Moscou, de nombreux occidentaux ressentiront un soulagement, car ils comprendront que Dmitri Medvedev leur a délié les mains et a fait un pas décisif vers la formation d'un nouvel ordre mondial, explique M. Zlobine. Cela donne certainement à la Russie tout comme à l'Occident de nouvelles possibilités dans le monde. L'essentiel est de ne pas se laisser entraîner par les tactiques de politique extérieure et l'envie de punir l'autre, et de saisir ces rares possibilités stratégiques de refaire le monde à son avantage".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

Fil d’actu
0
Pour participer aux discussions, identifiez-vous ou créez-vous un compte
loader
Chat
Заголовок открываемого материала