"La situation actuelle n'est pas acceptable, mais elle était prévisible", a déclaré M. de Villepin, commentant sur France 2 la reconnaissance par la Russie de l'indépendance abkhaze et sud-ossète.
"Dans la volonté russe, il y a à la fois le précédent du Kosovo mais aussi la volonté de mettre un coup d'arrêt à la multiplication de ces révolutions de couleur à leurs frontières", a-t-il expliqué.
La Russie souhaite aussi "mettre un coup d'arrêt à cette mobilisation de l'OTAN qui est perçue comme très agressive, à travers le bouclier antimissile et les nouvelles adhésions en perspective de l'Ukraine et de la Géorgie", a-t-il poursuivi.
Selon l'ancien chef du gouvernement, qui fut également ministre des Affaires étrangères, "il faut prendre en compte cette psychologie à la fois de revanche et en même temps d'encerclement de la Russie".
La Russie a "un vrai intérêt" à normaliser ses relations avec l'Union européenne, notamment sur le plan économique et énergétique", a constaté M. de Villepin.
"La Russie n'est pas un partenaire secondaire, c'est un partenaire à plein, et il faut donc de ce point de vue s'ouvrir à un véritable dialogue renouvelé avec la Russie", a-t-il insisté.
Dans le même temps, l'ex-premier ministre français a appelé à "se battre sur un principe fort qui est celui de l'intégrité territoriale, même si le Kosovo fragilise un peu cette position".
Le président russe Dmitri Medvedev a signé mardi des décrets reconnaissant l'indépendance de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. La France, qui assume la présidence tournante de l'UE, a "vivement condamné" cette décision. Le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a notamment accusé Moscou de "violation du droit international".