Transnistrie: Moscou veut prouver sa capacité à régler un conflit sans employer la force (Nezavissimaïa gazeta/Kommersant/Vedomosti)

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MOSCOU, 4 septembre - RIA Novosti. Le leader de la Transnistrie Igor Smirnov a fait hier une déclaration sensationnelle: il accepte d'entrer en négociations avec la Moldavie sur le règlement du conflit qui dure depuis de nombreuses années, lit-on jeudi dans les quotidiens Nezavissimaïa gazeta, Kommersant et Vedomosti.

La position du leader de la république non reconnue a radicalement changé après sa rencontre avec le président russe Dmitri Medvedev qui, selon des sources proches du Kremlin, "a utilisé tout l'arsenal de moyens" à sa disposition afin de le faire changer d'avis.

La nouvelle de la reprise des pourparlers sur le règlement du conflit en Transnistrie, interrompus il y a deux ans, a été accueillie avec un optimisme prudent sur les deux rives du Dniestr. Cependant, aussi bien Chisinau que Tiraspol ont une attitude négative envers la proposition du ministère russe des Affaires étrangères de revenir au "mémorandum Kozak" de 2003.

Ce document prévoyait la réunification du pays sur la base d'une confédération, et l'octroi à la Transnistrie du droit à l'autodétermination dans le cas où la Moldavie perdrait sa souveraineté (en intégrant la Roumanie). Il prévoyait également de maintenir une présence militaire russe en Moldavie. Sera-t-il présenté aux parties dans sa forme antérieure ou bien avec des changements? Cela n'a pas été précisé.

"Le droit de veto de la République moldave de Transnistrie sur n'importe quel problème et la présence de 2.000 soldats russes sur le territoire moldave est inadmissible pour la Moldavie", a déclaré à Vedomosti le politologue moldave Igor Botsan. Le plan Kozak est également inadmissible pour la Transnistrie, a fait remarquer Sergueï Tcheban, député du Conseil suprême de la république non reconnue.

Igor Smirnov a déclaré au quotidien Nezavissimaïa gazeta qu'en 2003 il était prêt à signer ce mémorandum, "bien que cette décision eût été difficile". Cette fois également, le leader de la Transnistrie a dû probablement se faire violence pour accepter de négocier.

"Igor Smirnov a fait beaucoup de déclarations musclées, et nous avons dû utiliser tout l'arsenal de moyens à notre disposition en vue de le persuader d'occuper une position constructive, a déclaré au quotidien Kommersant une source du Kremlin proche des négociations. En fin de compte, on lui a expliqué que sa marge de manoeuvre était très limitée". En outre, on a rappelé à Igor Smirnov l'existence d'une dette de 1,5 milliard de dollars pour des livraisons de gaz à Tiraspol et les machinations supposées qui ont porté sur l'aide humanitaire russe accordée antérieurement à la République moldave de Transnistrie.

D'ailleurs, l'intimidation du leader de Tiraspol n'a pas été le seul moyen employé, on lui a également promis une généreuse compensation en échange d'une position plus conciliante. On lui a suggéré que les programmes russes dans le domaine de l'enseignement et de la Santé publique seraient étendus à sa république et que le problème du versement direct des retraites aux citoyens russes vivant en Transnistrie (environ 100.000) serait réglé en puisant dans des sources russes.

Il est significatif que Moscou n'ait pas l'intention de régler seul le problème de la Transnistrie. Après une rencontre historique entre Vladimir Voronine (président moldave) et Igor Smirnov en présence de Dmitri Medvedev, les pourparlers seront relancés dans le format 5+2, gelé jusqu'à ces derniers temps (Russie, Ukraine, OSCE, Moldavie, Transnistrie + Etats-Unis et UE). Par conséquent, l'Occident sera également entraîné dans le règlement, Moscou gardant toutefois le rôle principal.

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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