ABM en Europe, militaires russes à Cuba (Gazeta/Gazeta.ru)

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MOSCOU, 28 octobre - RIA Novosti. La Russie a entamé à Cuba des consultations en matière de défense antiaérienne, indiquent mardi les quotidiens Gazeta et Gazeta.ru.

Le travail avec le système de défense antiaérienne de l'île est une réponse du Kremlin au déploiement du bouclier antimissile américain en Europe de l'Est. Ces derniers temps, notent les experts, les relations entre Moscou et La Havane connaissent une amélioration rapide.

Une délégation conduite par le chef de l'état-major du système de défense antiaérienne de l'armée russe Alexandre Maslov s'est rendue lundi à Cuba. Il est prévu, entre autres, que les militaires russes examinent la possibilité de former en Russie les officiers cubains à la maîtrise des armements modernes. Pour cette raison, un représentant de l'Académie militaire de défense antiaérienne de Smolensk, la seule de ce type en Russie, fait partie de la délégation.

Il s'agit de la première visite sur l'île de militaires russes de haut rang depuis 2001, année de fermeture de la base de Lourdes. Le ministère de la Défense a annoncé qu'il s'agissait d'une visite de routine, revêtant un caractère purement technique, lié à l'exploitation des missiles sol-air portables Igla, Osa-AK et Kvadrat, ainsi que des radars mobiles P-18 Terek et P-19, en service dans l'armée cubaine.

Les missiles et radars de ce type protègent d'habitude les aérodromes, mais aussi d'autres moyens de défense antiaérienne, plus puissants et d'une plus grande portée (par exemple, les S-300 ou S-400).

Les experts militaires russes estiment que la mission ne se limitera sans doute pas à la réparation de vieux missiles antiaériens. Anatoli Tsyganok, directeur du Centre des prévisions militaires, établit des parallèles entre le déplacement du général Maslov et les projets américains de déploiement du bouclier antimissile en Europe. L'expert de l'Institut de l'économie mondiale et des relations internationales de l'Académie russe des sciences Alexandre Pikaïev partage son avis. "Bien qu'officiellement, cette version soit rejetée et démentie, il est absolument évident que les actions de la Russie constituent une réponse au déploiement de systèmes américains de défense antimissile en République tchèque et en Pologne, ainsi qu'à la décision de l'OTAN d'aider la Géorgie à rétablir son système de défense antiaérienne", a-t-il déclaré.

L'été dernier, des rumeurs couraient selon lesquelles les bombardiers Tu-160, qui ont repris les vols de longue distance, pourraient utiliser Cuba en tant qu'aérodrome de transit. Ceci pourrait, disait-on, constituer une réponse à l'installation de l'ABM américain en Pologne et en République tchèque. Le ministère de la Défense avait alors confirmé que des avions russes avaient déjà atterri à Cuba pour procéder à la reconnaissance du terrain, tout en précisant qu'il ne s'agissait pas de bombardiers.

M. Tsyganok estime que l'apparition d'avions, navires et sous-marins russes à Cuba serait une suite naturelle de la visite actuelle. "D'abord, des manoeuvres conjointes devraient être prévues, puis il pourrait être question de livraisons d'armements", a indiqué le spécialiste.

"La Russie pourrait ensuite essayer de reconstruire les ports qui pourraient accueillir des bâtiments de guerre", a supposé Leonid Ivachov, vice-président de l'Académie des problèmes géopolitiques. Mais des livraisons directes d'armes lui semblent impossibles, "ne serait-ce qu'en raison de l'insolvabilité de Cuba".

Cet article est tiré de la presse et n'a rien à voir avec la rédaction de RIA Novosti.

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