"Que cela puisse ralentir le processus de négociation, je ne le crois pas. En revanche, je suis sûr que cela envenimera le climat des relations entre la Russie et l'Union européenne", a-t-il déclaré dans une interview accordée à RIA Novosti.
M. Franco s'est dit incapable de répondre à la question de savoir si le dossier des missiles de Kaliningrad serait évoqué le 14 novembre à Nice lors du sommet Russie-UE.
"Je ne sais pas si cette question sera évoquée pendant le sommet, mais je n'en serais pas étonné. Je ne pense pas que vous vous attendiez à ce que l'Union européenne juge brillante l'idée d'installer des missiles entre deux de ses pays membres", a-t-il souligné.
Washington envisage de déployer en Europe de l'Est des éléments de son bouclier antimissile pour parer à d'éventuelles attaques venant d'Iran ou de Corée du Nord. Les Etats-Unis comptent ainsi installer un radar en République tchèque et dix missiles intercepteurs en Pologne. Moscou, se sentant menacé, a exprimé à plusieurs reprises son hostilité envers ce projet malgré les tentatives américaines pour rassurer la Russie.
Le 5 novembre, dans un message adressé à l'Assemblée fédérale (parlement), le président russe Dmitri Medvedev a dévoilé son plan de riposte, annonçant le déploiement de missiles de théâtre Iskander dans l'enclave de Kaliningrad, sur la mer Baltique coincée entre la Pologne et la Lituanie, et la mobilisation des moyens de lutte électronique en vue de neutraliser le bouclier antimissile américain.
S'agissant des perspectives de reprise des consultations sur un accord de partenariat Russie-UE, suspendues en raison du conflit en Géorgie, le diplomate européen a indiqué que la Commission européenne recommandait aux Vingt-Sept de les reprendre.
"Après avoir analysé la situation, la Commission européenne a conclu qu'il était important d'impliquer la Russie dans un dialogue constructif sur toutes les questions qui nous importent, y compris au sujet du nouvel accord. Les ministres des Affaires étrangères européens se retrouveront lundi et examineront cette recommandation", a indiqué M. Franco.
Les relations entre la Russie et l'Union européenne sont régies par un accord de coopération et de partenariat renouvelé pour un an après son expiration en décembre dernier. Les vetos successifs de la Pologne et de la Lituanie avaient empêché le lancement des consultations sur un nouvel accord avant le 4 juillet dernier.
Les dirigeants des Vingt-Sept, réunis en sommet le 1er septembre dernier à Bruxelles, ont suspendu les consultations, protestant ainsi contre les opérations militaires russes dans la zone du conflit osséto-géorgien et la reconnaissance par Moscou de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud. La Pologne et la Lituanie restent hostiles à leur reprise.
