Poutine: des signes positifs dans les relations russo-américaines (SYNTHESE)

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Les relations russo-américaines devraient s'améliorer après l'investiture du nouveau président américain Barack Obama le 20 janvier 2009, a déclaré jeudi le premier ministre russe Vladimir Poutine répondant en direct aux questions de ses concitoyens.
MOSCOU, 4 décembre - RIA Novosti. Les relations russo-américaines devraient s'améliorer après l'investiture du nouveau président américain Barack Obama le 20 janvier 2009, a déclaré jeudi le premier ministre russe Vladimir Poutine répondant en direct aux questions de ses concitoyens.

Selon M. Poutine, des signes positifs se manifestent déjà dans les relations entre Moscou et Washington. "Souvenez-vous de la récente rencontre des ministres des Affaires étrangères de l'OTAN. L'Ukraine et la Géorgie n'ont pas été admises au Plan d'action pour l'adhésion à l'Alliance. Les experts proches du président américain nouvellement élu (...) affirment qu'il ne faut pas se hâter de régler cette question, qu'il ne faut pas compliquer les relations avec la Russie", a-t-il constaté.

Selon le chef du gouvernement russe, l'attitude de l'administration Obama envers l'implantation d'une troisième zone de positionnement de la défense antimissile américaine en Europe permet d'espérer une entente sur cette question cruciale pour les relations russo-américaines.

"Nous avons déjà entendu dire qu'il fallait revenir sur la question de l'utilité du déploiement d'éléments du bouclier antimissile américain en Pologne et d'un radar en République tchèque", a fait savoir M. Poutine.

Il est persuadé que la tendance à prendre en considération les intérêts de Moscou est fondamentale pour les rapports russo-américains. Cette tendance est en train de s'esquisser.

"Si ce ne sont pas des paroles creuses, si cette tendance influe sur la politique (américaine), notre réaction sera adéquate et nos partenaires américains le verront immédiatement", a souligné le chef du gouvernement russe.

Evoquant les relations russo-ukrainiennes, M. Poutine a affirmé que Moscou souhaitait promouvoir sa coopération avec Kiev, mais uniquement sur la base de l'équité et de l'avantage mutuel.

"Je considère que nous faisons tout pour améliorer nos relations avec l'Ukraine (...) Cependant, nous ne cherchons pas à politiser les problèmes de notre passé commun", a-t-il souligné, faisant allusion à l'Holodomor (grande famine en URSS en 1932-1933 que l'Ukraine considère comme le génocide des Ukrainiens).

"Nous faisons tout pour que nos rapports avec cette république soeur évoluent dans ce contexte", a noté M. Poutine, ajoutant que la Russie oeuvrerait pour que les relations, y compris économiques, entre les deux États soient équitables.

"Équitables signifie de marché", a souligné le premier ministre russe.

S'agissant des relations entre la Russie et l'Union européenne, M. Poutine a conseillé aux nouveaux membres de l'UE de ne pas se cramponner au passé.

"Il y a malheureusement beaucoup de choses superficielles datant d'époques révolues, beaucoup de phobies, surtout parmi les "jeunes Européens". Mais je pense qu'avec le temps, ces pays, surtout leurs dirigeants, finiront par prendre conscience de la nécessité d'envisager l'avenir au lieu de s'accrocher au passé", a-t-il espéré.

D'après le chef du gouvernement russe, la coopération économique entre la Russie et l'Union européenne rendra de plus en plus transparentes et stables les économies russe et européenne. Il a ajouté que l'Union européenne restait le partenaire économique et commercial le plus important de la Russie (plus de 50% du commerce extérieur russe).

La Russie a laissé entrer dans son secteur énergétique un grand nombre de compagnies européennes qui ont acquis de gros blocs d'actions dans les sociétés russes de production d'électricité.

"Nous saluons ces investissements. Nous leur avons donné accès à l'extraction de pétrole et de gaz. On doit rendre justice à nos partenaires européens, ils ont accepté de poser avec nous de nouveaux itinéraires de transport d'hydrocarbures vers l'Europe", a poursuivi M. Poutine, citant en exemple la construction du gazoduc Nord Stream et le projet South Stream.

Evoquant un problème aussi douloureux que le conflit osséto-géorgien en août dernier, le chef du gouvernement russe a souligné que l'agression de Tbilissi contre Tskhinvali avait ôté à la Géorgie toute possibilité de rétablir son intégrité territoriale.

"Un coup violent a été porté à l'intégrité territoriale de ce pays, car si cette agression n'avait pas eu lieu, la Russie aurait sans doute poursuivi ses efforts en vue de créer les conditions nécessaires pour la réunification territoriale de la Géorgie", a-t-il affirmé.

Après les événements d'août dernier en Ossétie du Sud, il est devenu évident que la réunification territoriale de la Géorgie était impossible et qu'il fallait déployer des démarches susceptibles de prévenir une nouvelle effusion de sang dans la région, a constaté M. Poutine.

S'agissant enfin de la sécurité nationale de la Russie, il a jugé inutile de déployer des bases militaires russes au Venezuela et à Cuba à titre permanent.

Nul besoin "de construire des bases permanentes, malgré les accords intervenus avec la partie vénézuélienne. Je crois que le gouvernement cubain s'y opposerait lui aussi. Nous utiliserons les ports des deux pays pour le stationnement de nos navires de guerre et leur ravitaillement en carburant et en denrées alimentaires", a conclu le premier ministre russe lors d'une séance télévisée de questions-réponses en direct.

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