"Malheureusement, ce risque est bien réel et très élevé. Le pouvoir ne peut tolérer cela. Nous traversons une crise non seulement économique et politique, mais également identitaire (...). Notre Etat état a été bâti selon un modèle étranger, sans tenter de l'adapter ni d'en développer l'idée à notre manière. La faiblesse de notre Etat n'a fait qu'aggraver les conséquences du cataclysme mondial dont nous ne faisons que commencer à sentir les effets", estime M. Litvine.
La crise économique, qui a notamment provoqué la dégringolade de la devise nationale, le hryvnia, s'est superposée au bras de fer récurrent qui oppose le président ukrainien Viktor Iouchtchenko à la première ministre Ioulia Timochenko, qui devraient se faire face lors de l'élection présidentielle prévue l'année prochaine.
Mme Timochenko est récemment parvenue à former une majorité parlementaire à la Rada en provoquant une scission au sein du parti pro-présidentiel, plusieurs de ses députés ayant décidé de rejoindre la coalition contre l'avis de M. Iouchtchenko.
Cependant, estime M. Litvine, la crise pourrait avoir des effets bénéfiques. "Nous sommes arrivés à un seuil critique au-delà duquel soit nous entrerons dans une nouvelle ère, soit ce sera la Ruine", a conclu le président du parlement en référence à l'Ukraine troublée du XVIIe siècle, plongée dans une crise du pouvoir et une décadence politique et sociale.