L'ex-administration Bush envisageait de déployer en Europe de l'Est des éléments de son bouclier antimissile pour parer à d'éventuelles attaques venant d'Iran ou de Corée du Nord. Elle comptait ainsi installer un radar en République tchèque et dix missiles intercepteurs en Pologne. Moscou, se sentant menacé, a exprimé à plusieurs reprises son hostilité envers ce projet malgré les tentatives américaines pour rassurer la Russie.
Le 4 février, le Times britannique annonçait que l'élément clef de l'initiative du président Obama aux négociations avec Moscou serait la révision du projet de l'administration Bush de déploiement d'éléments du bouclier antimissile américain en Europe.
"Si l'on croit en Russie que les Etats-Unis peuvent renoncer à l'ABM, la déception sera grande. Je doute que l'administration Obama renonce à ce projet, même si elle essaie de trouver un compromis sur ce plan avec la Russie", a estimé l'expert américain lors d'une conférence de presse vendredi à Moscou.
Pour ce qui est de l'autre question litigieuse dans les rapports russo-américains, à savoir l'élargissement de l'OTAN, la position d'Obama relative à l'intégration dans l'Alliance de la Géorgie et de l'Ukraine "sera plus modérée", a-t-il affirmé. Selon lui, la nouvelle administration est confrontée à des problèmes "d'une priorité plus élevée".
Selon M. Kuchins, il existe actuellement une chance de conférer "une nouvelle dynamique aux rapports russo-américains". La situation en Afghanistan, la sécurité internationale et le désarmement constitueront, à son avis, les questions clefs des futures négociations entre Moscou et Washington.