"Ca sent le pourri (...) c'est un torchon pas un document", a tonné le numéro un vénézuélien sur la télévision publique.
Dans la résolution présentée par le Parti populaire européen (PPE) et adoptée jeudi avec 29 voix pour et une abstention, le Parlement fait part de "ses très vives inquiétudes devant la dégradation de la situation et de la qualité de la démocratie au Venezuela" qui est menacée par "l'autoritarisme croissant" du président Chavez.
La résolution a été provoquée par l'affaire du leader de l'opposition vénézuélienne Manuel Rosales, inculpé en mars pour corruption. L'ancien gouverneur du principal Etat pétrolier du pays, Sulia, se voit reprocher par le Parquet vénézuélien des cas de corruption et d'enrichissement illicite lors de l'octroi des commandes publiques.
M.Rosales, qualifiant ces accusations de politiques, a quitté d'urgence le pays pour demander l'asile politique au Pérou. L'ambassadeur vénézuélien au Pérou a immédiatement été rappelé.
"Ni le Parlement européen ni la droite européenne ne nous préoccupent outre mesure. Nous sommes libres ici et nous resterons libres. Le reste n'a aucune importance pour nous", a noté le président vénézuélien.
Alexandre Fleming, vice-ministre vénézuélien en charge de l'Europe, a qualifié de son côté cette résolution d'"attaque politique émanant de groupes de droite radicale", ajoutant que le Parlement européen n'était pas un tribunal autorisé à émettre des jugements.
"Le Venezuela ne tolérera aucune ingérence extérieure car c'est un pays indépendant", a indiqué le diplomate, ajoutant que Caracas n'envisageait pas d'"y venir" (au Parlement européen) pour "perdre son temps" en débats avec les parlementaires.