La Moldavie appelle l'UE à neutraliser la politique "agressive" de la Roumanie

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CHISINAU, 19 mai - RIA Novosti. Chisinau demande à l'Union européenne de neutraliser la politique "agressive" de Bucarest qui fait des déclarations sur l'imminent rattachement de la Moldavie à la Roumanie depuis son accès à l'indépendance en 1991, a déclaré mardi le gouvernement moldave.

"Le gouvernement moldave appelle l'Union européenne à jouer le rôle de médiateur dans l'espoir de neutraliser la politique agressive de la Roumanie, de la ramener dans le sillage de la politique extérieure de l'UE et de stabiliser les relations bilatérales moldavo-roumaines sur la base des normes du droit international", lit-on dans la déclaration du gouvernement dont une copie est parvenue à RIA Novosti.

"Depuis l'accès de la république de Moldavie à l'indépendance, les dirigeants roumains ont déclaré à maintes reprises que la Moldavie serait inévitablement rattachée à la Roumanie, qu'il était impossible de régler le problème (de la république autoproclamée) de la Transnistrie et que la réunification de la Moldavie et de la Roumanie était la seule perspective européenne pour la Moldavie", selon le document.

Qui plus est, la Roumanie refuse de signer le Traité politique de base et le Traité sur la frontière avec la Moldavie. Bucarest accorde la nationalité roumaine aux citoyens moldaves et s'ingère dans les processus politiques moldaves, indique le gouvernement. La Moldavie reste le seul pays limitrophe de la Roumanie avec lequel Bucarest refuse de signer un accord sur la frontière commune longue de 680 km.

"Ces deux dernières années, les relations bilatérales moldavo-roumaines se sont dégradées, et leur état actuel constitue un problème régional que les pays membres de l'UE, l'Ukraine et d'autres pays partenaires politiques de la Moldavie ne sauraient se permettre d'ignorer", est-il indiqué dans la déclaration.

La situation s'est aggravée après que le président roumain Trajan Basescu eut déclaré, le 15 mai dernier, que Bucarest ne pouvait pas signer d'accord frontalier avec la Moldavie parce que cela légaliserait le pacte germano-soviétique Molotov-Ribbentrop de 1939, selon le document.

"Le gouvernement moldave déplore le fait que la rhétorique des dirigeants roumains dépasse le cadre acceptable pour un pays membre de l'UE (...)et se déclare prêt à défendre son indépendance et sa souveraineté sur la base des principes universellement reconnus et des normes du droit international et estime que le soutien de toutes les institutions européennes permettra à la Moldavie de mener la politique de modernisation et d'intégration européenne", est-il indiqué dans la déclaration.

Les relations moldavo-roumaines sont tendues depuis les affrontements du 7 avril dernier à Chisinau où les manifestants dont certains réclamaient le rattachement de la Moldavie à la Roumanie, ont saccagé le parlement et la résidence du président. Chisinau a accusé la Bucarest d'avoir orchestré la crise politique en Moldavie, a expulsé l'ambassadeur et des journalistes roumains et a introduit le régime de visas avec la Roumanie. Bucarest a qualifié d'absurdes et de privées de tout fondement les accusations du président moldave Vladimir Voronin.

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