Kiev fournit des armes à Tbilissi au su de Moscou (Vedomosti)

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MOSCOU, 29 juillet - RIA Novosti. Les fonctionnaires russes négligent pour l'instant l'arrêté présidentiel de janvier exhortant à sanctionner les pays fournissant des armes à la Géorgie, note mercredi le quotidien Vedomosti.

Le président de l'Ossétie du Sud, Edouard Kokoïty, a déclaré lundi que les Etats-Unis, l'Ukraine et Israël continuaient à armer la Géorgie. L'Ukraine, quant à elle, ne s'en cache pas. Début juillet, le journal ukrainien Segodnia publiait une interview du directeur général de la compagnie Ukrspetsexport (agence nationale chargée des exportations d'armements) Sergueï Bondartchouk, dans laquelle il déclarait que son pays continuait d'exécuter les contrats sur les livraisons d'armes conclus avec la Géorgie.

En janvier dernier, le président Dmitri Medvedev a signé un arrêté prohibant les livraisons d'armes russes à la Géorgie. Le document permet d'interdire la coopération militaire technique (CMT) avec les pays et compagnies fournissant à Tbilissi des armes de fabrication soviétique et russe. Des sanctions appropriées doivent être proposées au gouvernement par le Service fédéral pour la CMT.

Le Service n'a pas répondu au journal Vedomosti qui lui demandait s'il était au courant des déclarations de M.Bondartchouk et s'il proposera des sanctions contre Ukrspetsexport. La compagnie en question s'est refusée à tout commentaire. Selon un responsable d'une entreprise militaire russe, Ukrspetsexport continue de coopérer avec ses partenaires russes. Les ministères géorgiens de l'Intérieur et de la Défense n'ont pas commenté ces informations.

Depuis la fin de la guerre d'août 2008, les fournisseurs occidentaux craignent de vendre des armes à la Géorgie, en dépit des demandes du président Mikhaïl Saakachvili, indique le rédacteur scientifique du magazine Eksport vooroujeniï (Exportations d'armements) Mikhaïl Barabanov. Mais l'Ukraine lui a fourni des armes même après la guerre, en application des contrats signés au début de 2008. Elle a ainsi livré à Tbilissi vingt chars T-75B et, probablement, plusieurs dizaines de véhicules de transport blindés BTR-70DI, mais aussi des missiles antichar "Combat". La Turquie est un autre fournisseur de Tbilissi. Elle lui a vendu, dans le cadre d'un contrat conclu également avant la guerre, jusqu'à 70 véhicules de transport blindés Ejder.

Des sanctions contre l'Ukraine liées aux livraisons d'armes à la Géorgie sont très peu probables, estime Rouslan Poukhov, directeur du Centre d'analyse des stratégies et des technologies. L'entreprise Motor Sitch de Zaporojie, la seule qui revête une importance critique pour l'armée russe en tant que monopoleur en matière de livraison de moteurs pour hélicoptères, ne sera certainement pas concernée, souligne-t-il.

D'après le président du directoire de Motor Sitch Viatcheslav Bogouslaïev, député à la Rada (parlement) et membre du Parti des régions, son entreprise n'a jamais fourni d'armes à la Géorgie et n'envisage pas de le faire d'ici une bonne vingtaine d'années. Il a approuvé la décision russe de sanctionner les fournisseurs d'armes à Tbilissi.

Cet article tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

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