Nucléaire iranien : le monde en consternation (médias)

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L'Iran a fait connaître la construction de sa deuxième usine d'enrichissement de l'uranium que l'AIEA n'avait pas décelée jusque-là et effectué des tests de missiles de portée d'environ 2000 km, lit-on lundi dans le quotidien Izvestia.

MOSCOU, 5 octobre - RIA Novosti. L'Iran a fait connaître la construction de sa deuxième usine d'enrichissement de l'uranium que l'AIEA n'avait pas décelée jusque-là et effectué des tests de missiles de portée d'environ 2000 km, lit-on lundi dans le quotidien Izvestia.

L'Iran a rejeté la pression, accepté d'admettre les inspecteurs et déclaré qu'il était, en principe, disposé à acheter du combustible nucléaire à des pays tiers. Un nouvel acte du drame a été joué. Le rideau tombe. Que faire après cela?

Le choix de moyens de faire pression sur l'Iran est, en fait, restreint. La Russie ne croit pas à l'efficacité des sanctions, mais elle ne va pas protéger l'Iran contre les conséquences des aventures de ses dirigeants. D'ailleurs, les chances de prendre des sanctions sont minces : la Russie les soutiendra probablement, mais pas la Chine. Si même celles-ci pouvaient être adoptées, les compagnies intéressées au marché iranien peuvent les enfreindre. Et si elles sont respectées, il est facile de les contourner en ayant recours à la contrebande. Enfin, l'Iran ne sera pas menacé de connaître le sort de l'Irak et de l'Afghanistan où se sont enlisés les contingents de troupes affectés par l'OTAN et les Etats-Unis en vue de mener des actions militaires dans ces régions.

La déclaration iranienne peut être interprétée comme un pas fait au-devant des Six, si l'on ne pense pas au nombre d'usines que l'Iran est capable de construire secrètement. L'achat de combustible nucléaire peut être un rideau de fumée destiné à dissimuler la création de son propre cycle nucléaire complet dans le pays. L'utilisation de fusées porteuses, dont les essais ont été effectués par la République Islamique d'Iran, n'a de sens que si des ogives nucléaires se trouvent en perspective dans ses arsenaux. Après l'apparition d'une bombe nucléaire en Iran, ce sera pour lui une garantie contre n'importe quelle "démocratisation" et le régime de non-prolifération des armes nucléaires s'effondrera.

La course inévitable aux armements sera ensuite aggravée par la situation au Pakistan, dont les arsenaux nucléaires peuvent parfaitement être vendus sur le marché libre. Le nombre de nouveaux prétendants à la détention d'armes nucléaires ne dépassera pas une vingtaine, même si dans ce nombre, en plus des voisins proche-orientaux et des concurrents de l'Iran, entrent tous les pays quasi-nucléaires. Cependant, la probabilité d'incidents avec emploi des armes de destruction massive augmentera démesurément. Que faire, si les événements se développent d'après ce scénario? Personne ne le sait.

Auteur : Evgueni Satanovski, président de l'Institut du Proche-Orient.

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

 

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