Un nouveau rapport de forces mondial, dont la configuration s'articule en Asie (médias)

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L'essor rapide de la Chine et les changements fondamentaux observés dans l'équilibre mondial des forces qui a commencé, après la guerre froide, à se déplacer graduellement vers l'Asie retiennent de nouveau l'attention des Etats-Unis, lit-on vendredi dans le quotidien Gazeta.Ru

MOSCOU, 23 octobre - RIA Novosti. L'essor rapide de la Chine et les changements fondamentaux observés dans l'équilibre mondial des forces qui a commencé, après la guerre froide, à se déplacer graduellement vers l'Asie retiennent de nouveau l'attention des Etats-Unis, lit-on vendredi dans le quotidien Gazeta.Ru

L'administration Obama qui cherche à adapter la politique étrangère américaine à la solution de nombreuses crises dans le monde entier s'est heurtée à une situation désagréable : elle ne peut pas se fier à ses alliés traditionnels, que ce soit l'Europe ou le Proche-Orient. A présent, les rapports entre Tokyo et Washington se trouvent dans la zone de turbulence.

Le nouveau premier ministre du Pays du Soleil levant, Yukio Hatoyama, a l'intention d'exiger une plus grande "égalité" dans les rapports entre le Japon et les Etats-Unis. Comme l'a fait remarquer de façon évasive un diplomate japonais à l'auteur de ces lignes, Tokyo apprécie hautement l'alliance avec Washington, mais il ne peut pas méconnaître les changements qui surviennent dans le monde. La perspective de devenir un avant-poste des Etats-Unis en cas de confrontation éventuelle avec la Chine qui joue déjà un rôle trop important dans l'économie et la politique mondiale n'est nullement attrayante pour Tokyo.

Si l'Amérique se soucie, pour l'ensemble, de ses positions en Asie-Pacifique, dont la solidité est déterminante pour son influence globale, le Japon est serré entre deux processus régionaux. D'une part, les lancements démonstratifs de missiles nucléaires par la Corée du Nord visent, pour l'essentiel, Tokyo. De l'autre, la transformation de la Chine en leader économique et, en perspective, militaire absolu de l'Asie de l'Est promet des rapports difficilement prévisibles avec Pékin.

C'est probablement dans cette optique qu'il faut interpréter également les discours de Yukio Hatoyama sur la "fraternité est-asiatique" qui comprend la Chine, le Japon et la Corée, mais qui ne prévoit pas la participation de l'Amérique. Pour l'instant, ce n'est que du domaine de l'abstraction, de même que l'"égalité" avec les Etats-Unis, mais le sens des raisonnements est tout à fait clair.

Tout cela signifie probablement le début du changement peu aisé des rapports en Asie-Pacifique compte tenu du nouveau rôle de la Chine. Mais Pékin fait tout son possible pour ne pas dévoiler ses plans à long terme, par conséquent, les autres acteurs n'ont rien d'autre à faire qu'à manoeuvrer dans l'espoir d'occuper une place avantageuse dans le futur rapport des forces.

La position de la Russie est, pour l'instant, tout à fait imperceptible dans ce jeu complexe, bien qu'elle ait manifesté plus d'une fois son désir d'accroître sa présence en Asie-Pacifique. Les résultats de la visite de Vladimir Poutine à Pékin laissent probablement supposer que Moscou est prêt à suivre les règles déterminées par la Chine.

Auteur : Fedor Loukianov, rédacteur en chef de la revue "Rossia v globalnoï politike" (La Russie dans la politique globale).

Ce texte tiré de la presse russe n'engage pas la responsabilité de RIA Novosti.

 

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