Haïti: les journalistes expulsés de l'aéroport par les GI's (médias)

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Les militaires américains ont exigé, sans fournir d'explications, que tous les journalistes étrangers couvrant les événements en Haïti quittent jeudi l'aéroport de Port-au-Prince avant 8h00 heure locale (13 h00 GMT), rapportent les médias européens.

Les militaires américains ont exigé, sans fournir d'explications, que tous les journalistes étrangers couvrant les événements en Haïti quittent jeudi l'aéroport de Port-au-Prince avant 8h00 heure locale (13 h00 GMT), rapportent les médias européens.

L'aéroport de la capitale haïtienne, complètement détruite par un séisme dévastateur, abrite un groupe international de journalistes et de militants d'organisations humanitaires.

L'aéroport, dont une seule piste d'envol et d'atterrissage est actuellement en service, est entièrement contrôlé par les forces aériennes des Etats-Unis.

Le quotidien britannique Telegraph a annoncé mercredi que les militaires américains ne laissaient pas passer l'aide humanitaire envoyée par les pays étrangers aux sinistrés haïtiens.

L'ONG internationale Médecins sans frontières a pour sa part déclaré que les Américains avaient empêché l'atterrissage d'un avion transportant un hôpital mobile. Les pilotes ont été obligés de se poser en République dominicaine, ce qui a retardé de près de 24 heures l'arrivée de la cargaison sur place.

Après que les militaires américains eurent interdit l'atterrissage d'un avion français avec une cargaison humanitaire à bord, le chef de la diplomatie française Bernard Kouchner a émis des critiques au sujet du comportement des Etats-Unis en Haïti. Evoquant le rôle de Washington dans ce pays meurtri, le secrétaire d'Etat français à la coopération Alain Joyandet a martelé: "Il s'agit d'aider Haïti, pas d'occuper Haïti".

Près de 12.000 militaires américains ont été déployés sur l'île depuis le séisme. Selon les médias, d'ici la fin de la semaine, leur nombre sera porté à 16.000 personnes. Le Pentagone explique cette décision par la situation en Haïti.

L'augmentation de la présence américaine dans la région ne manque pas d'inquiéter les Etats d'Amérique latine qui considèrent cette tendance comme une menace à leur sécurité nationale.

Le président bolivien Evo Morales a déclaré mercredi que son gouvernement exigerait la convocation d'une réunion extraordinaire du Conseil de sécurité de l'ONU afin de dénoncer "l'occupation militaire d'Haïti par les Etats-Unis".

"La situation est très dangereuse: on trouve des bases militaires des Etats-Unis en Colombie, on constate leur présence militaire au Pérou et désormais en Haïti où ils augmentent leur contingent, sans aider les victimes ni sauver les malades et les blessés", a fait remarquer le vice-président bolivien Alvaro Garcia Linera, cité par l'agence espagnole EFE.

Les gouvernements brésilien, vénézuélien, nicaraguayen et uruguayen ont également exprimé leur inquiétude au sujet des démarches de Washington.

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