Tel Aviv est parfaitement dans son droit en construisant de nouveaux logements à Jérusalem-Est, a annoncé mardi le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au Congrès annuel du Comité israélo-américain des affaires publiques (AIPAC) à Washington.
"Il y a 3.000 ans, les Juifs construisaient à Jérusalem et ils continuent de le faire aujourd'hui. Jérusalem n'est pas une colonie, c'est notre capitale. Mon gouvernement suit la même politique que tous les cabinets israéliens depuis 1967", a-t-il déclaré devant le principal lobby pro-israélien aux Etats-Unis.
"Près de 250.000 Hébreux, soit la moitié de la population juive de Jérusalem, vit dans les quartiers situés au-delà de la "ligne verte" de 1949. Situés à cinq minutes de la Knesset (parlement), ces quartiers sont une partie indivisible du Jérusalem d'aujourd'hui. Tout le monde sait fort bien que ces territoires resteront israéliens dans le cadre d'un accord de paix, quel qu'il soit. Par conséquent, la construction ne gène en rien une solution impliquant l'existence de deux Etats", a ajouté le premier ministre israélien.
Ces propos du chef du gouvernement hébreu ont été tenus à la même tribune où il y a quelques heures la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton avait critiqué les initiatives de colonisation israélienne qui "sabotent les négociations".
Israël considère Jérusalem, y compris les territoires arabes de la ville occupés au cours de la guerre de 1967, comme sa capitale "éternelle et indivisible". Toutefois, du point de vue du droit international, Jérusalem-Est ainsi que la Cisjordanie font partie des territoires occupés, dont le statut reste à définir par le biais des négociations entre les deux parties en conflit.
Il y a deux semaines Tel Aviv a autorisé la construction de 1600 nouveaux logements à Jérusalem-Est, que les Palestiniens voient comme la capitale de leur futur Etat. Ce projet a monté des tensions entre Israël et les Etats-Unis et a mis en question les perspectives de relance des négociations de paix palestino-israéliennes par le biais de Washington.
En outre, Benjamin Netanyahu a exhorté le chef de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas à se mettre sans tarder à la table des négociations et a évoqué toutes les concessions faites par Israël en vue de la paix et a accusé la partie palestinienne de saboter le processus de paix.
"Qu'a donc accompli l'Autorité palestinienne au nom de la paix? Ils mettent des préalables, mènent une campagne dont l'objectif est de prouver l'illégitimité d'Israël et promeuvent le rapport Goldstone accusant l'Etat hébreu de crimes de guerre", a conclu le premier ministre israélien.
