L'achat du porte-hélicoptères français Mistral par Moscou ne présente aucun risque pour la Géorgie et les autres voisins de la Russie, a déclaré mercredi le premier ministre russe Vladimir Poutine aux journalistes français en prévision de sa visite à Paris.
"C'est une arme offensive. La France, dispose-t-elle de tels porte-hélicoptères? Oui. Quel pays la France veut-elle attaquer? Aucun. Pourquoi croyez-vous que la Russie attaquera un pays en utilisant ces armements? Si vous parlez de nos voisins géorgiens, dites-le franchement (…), la Géorgie a une longue frontière terrestre avec la Russie. L'opération criminelle lancée par le président Saakachvili il y a deux ans a fait des morts. Et la Russie a été obligée de défendre ses soldats de la paix et les citoyens de l'Ossétie du Sud. Et elle a été contrainte, je tiens à le souligner, de recourir à la force", a indiqué le premier ministre.
"Nous nous sommes arrêtés à 20 ou 15 km de Tbilissi. Nous pouvions entrer à Tbilissi, mais nous ne voulions pas le faire. Nous étions contre les hostilités, c'est pour cette raison que nos soldats de la paix se trouvaient dans cette région", a souligné M.Poutine.
En août 2008, l'armée géorgienne a partiellement détruit Tskhinvali, la capitale sud-ossète, tuant des centaines de civils, ainsi que des soldats de la paix russes. La Russie a opposé une riposte militaire de grande envergure destinée à imposer la paix à la Géorgie avant de reconnaître la souveraineté de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie par rapport à Tbilissi. Affirmant avoir été "victime d'une provocation russe", la Géorgie a rompu les relations diplomatiques avec Moscou et proclamé les républiques "territoires occupés".
"Vous savez que ce n'est pas le cas où on utilise les armes comme le Mistral. J'espère qu'il n'y aura plus jamais de conflits entre la Russie et la Géorgie. Jamais. Nous avons toujours œuvré pour l'éviter et nous allons tout faire pour que cette tragédie ne se reproduise pas. Les systèmes d'attaque modernes permettent d'effectuer n'importe quelle opération militaire contre la Géorgie sans quitter le sol russe. Et nous n'avons pas besoin du Mistral pour le faire", a conclu le premier ministre.
