La Turquie révisera ses relations diplomatiques avec Israël si l'Etat hébreu ne présente pas sous un mois des excuses officielles suite à la mort huit citoyens turcs lors de l'attaque d'une flottille d'aide humanitaire pour Gaza, rapportent jeudi les médias locaux se référant à une source diplomatique.
Ankara a posé à Tel Aviv quatre revendications. En particulier la Turquie exige qu'Israël présente ses excuses pour avoir mené l'attaque meurtrière contre la flottille, verse une indemnité aux familles des victimes, crée une commission internationale d'enquête sur l'incident, juge les organisateurs de l'assaut, restitue immédiatement les cargos et livre leur cargaison à l'enclave, indique le quotidien Milliyet.
Si Israël ne remplit pas ces conditions, la Turquie rompra ses relations bilatérales avec Israël et réduira son niveau de représentation dans l'Etat hébreu du rang d'ambassadeur à celui de chargé d'affaires, est-il indiqué.
"Toutefois, la Turquie n'envisage pas d'interdire l'accès à son territoire aux citoyens israéliens, ni de fermer ses ports maritimes aux navires commerciaux d'Israël. Ainsi les sanctions adoptées ne visent pas le peuple israélien", selon la chaîne turque NTV.
Cependant, la diplomatie turque n'a donné pour le moment aucun commentaire au sujet des éventuelles sanctions contre Tel Aviv.
Les relations turco-israéliennes se sont détériorées en hiver 2008-2009, alors l'armée israélienne a menée l'opération militaire "Plomb durci" contre la bande de Gaza. Les tensions entre les deux Etats ont atteint leur apogée après l'attaque le 31 mai d'un commando israélien contre la "Flottille de la liberté" qui avait à bord des cargaisons humanitaires pour l'enclave palestinienne. L'attaque a fait neuf morts, dont 8 Turcs, plusieurs personnes sont portées disparues.
Suite à cet incident le parlement turc a appelé le gouvernement Erdogan à réviser les relations diplomatiques avec l'Etat hébreu.
Le gouvernement israélien a rejeté l'initiative avancée par le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon de mener une enquête internationale indépendante et a créé sa propre commission publique indépendante, avec des observateurs étrangers, afin d'enquêter sur l'abordage de la flottille d'aide.
